Nous verrons :
1. La nature du sacrement de l’onction des malades
2. La nature du sacrement de l’onction des malades (suite)
3. L’institution du sacrement de l’onction des malades
4. La matière et la forme du sacrement de l’onction des malades
5. Le ministre et le sujet de l’onction des malades
6. Le sujet de l’onction des malades (suite)
7. Les effets de l’onction des malades
8. Le Viatique
1. La nature du sacrement de l’onction des malades
« L’Église croit et confesse qu’il existe, parmi les sept sacrements, un sacrement spécialement destiné à réconforter ceux qui sont éprouvés par la maladie : l’onction des malades » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1511). « La maladie et la souffrance ont toujours été parmi les problèmes les plus graves qui éprouvent la vie humaine. Dans la maladie, l’homme fait l’expérience de son impuissance, de ses limites et de sa finitude […]. La maladie peut conduire à l’angoisse, au repliement sur soi, parfois même au désespoir et à la révolte contre Dieu. Elle peut aussi rendre la personne plus mûre, l’aider à discerner dans sa vie ce qui n’est pas essentiel pour se tourner vers ce qui l’est. Très souvent, la maladie provoque une recherche de Dieu, un retour à Lui » (Ibid., n° 1500-1501).
Dans l’Ancien Testament, la maladie se présente en lien avec la réalité d’un monde qui a péché et qui est lié à la mort. Elle est une constatation fondamentale de notre contingence : être malade suppose de constater la précarité de notre existence ; c’est, d’une manière plus ou moins lointaine, un rappel ou une annonce de la mort. La maladie est considérée comme une conséquence du péché. On est allé parfois jusqu’à y voir une punition des péchés personnels. L’Évangile témoigne de cette conscience populaire (cf. Jean 9, 3). Cependant Jésus enseigne clairement que la maladie est une dépendance du diable (cf. Luc 13, 16). Ce n’est pas une conséquence des péchés personnels, mais un signe de la présence et de la domination du mal dans un monde qui, depuis la faute d’Adam et Ève, est marqué par le péché. Toutefois, déjà sous l’Ancienne Alliance, des gens vivent la maladie face à face avec Dieu : ils implorent leur guérison (cf. Psaume 6, 3 ; Isaïe 38) ; la maladie devient un chemin de conversion (cf. Psaume 38, 5 ; 39, 9-12). Dans certains passages, on voit que la souffrance peut avoir aussi un sens rédempteur pour les péchés des autres (cf. Isaïe 53, 11)
C’est dans ce contexte que les guérisons opérées par Jésus-Christ prennent toute leur valeur de signes messianiques. Lui-même l’affirme lorsque saint Jean-Baptiste lui demande de confirmer qu’il est le Messie ; il répond : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris… » (Matthieu 11, 5).
(à suivre…)