Le mot « viatique » vient du latin viaticum, « provisions de voyage ». C’est le nom donné à l’Eucharistie portée à un malade en danger de mort, si possible alors qu’il possède encore toutes ses facultés mentales, ce qui lui permet de se confesser d’abord s’il en a besoin. Le Viatique est le dernier sacrement du chrétien, ses provisions pour le voyage vers l’au-delà. « À ceux qui vont quitter cette vie, l’Église offre, en plus de l’onction des malades, l’Eucharistie, comme viatique. Reçue à ce moment de passage vers le Père, la communion au Corps et au Sang du Christ a une signification et une importance particulière. Elle est semence de vie éternelle et puissance de résurrection, selon les paroles du Seigneur : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et moi, je le ressusciterai au dernier jour » (Jean 6, 54). Sacrement du Christ mort et ressuscité, l’Eucharistie est ici sacrement du passage de la mort à la vie, de ce monde vers le Père (cf. Jean 13, 1) » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1524).
Là où cela est encore en vigueur, le Viatique est porté en procession au malade. Il est possible de le recevoir même si l’on a déjà communié ce jour-là.
« Le viatique est une communion qui, par excellence et de façon effective, « annonce la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’Il vienne » (1 Corinthiens 11, 26). La communion en viatique, donnée au moment où le mourant doit lâcher prise, transforme la perte de contrôle en une invitation à la confiance. La communion est une participation au Christ qui a transformé la vie-ôtée en vie-librement-donnée. La mort, voleuse de la vie, devient invitation au don » (Ch. Depoortère dans Eucharistia. Encyclopédie de l’Eucharistie, sous la direction de M. Brouard s.s.s., p. 591).
Nous avons vu qu’il existe trois sacrements de l’initiation chrétienne, le baptême, la confirmation et l’Eucharistie. Nous sommes ici en présence d’une autre trilogie : « On peut dire que la pénitence, la sainte onction et l’Eucharistie, en tant que Viatique, constituent, quand la vie chrétienne touche à son terme, « les sacrements qui préparent à la Patrie » ou les sacrements qui achèvent la pérégrination » de l’homme sur terre (Ibid., n° 1525) et marquent son dies natalis, son « jour de naissance » à la vie éternelle. D’où l’expression utilisée sur les faire-part de décès : « Muni(e) des sacrements de l’Église », les derniers sacrements.
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