La confirmation n’a pas pour objet de donner le Saint-Esprit, qui a déjà été reçu au baptême. Mais il s’agit d’une nouvelle effusion, ayant pour objet de perfectionner ce qui a été commencé par le baptême, perfection qui consiste dans les dons du Saint-Esprit. « Le baptême est suivi du sceau (signaculum) spirituel, parce que, après la source, il reste à accomplir la perfection. Cela a lieu quand, à l’invocation du prêtre, l’Esprit Saint est répandu, Esprit de sagesse et d’intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de science et de piété, Esprit de crainte sacrée : sept, en tant que puissances de l’Esprit. Et certes toutes les vertus ont rapport à l’Esprit, mais celles-ci sont pour ainsi dire principales. Telles sont les sept vertus que tu reçois quand tu es marqué du sceau » (saint Ambroise, De Sacramentis 3, 8). Le concile Vatican II résume les effets de ce sacrement en disant que « par le sacrement de confirmation, le lien des baptisés avec l’Église est rendu plus parfait, ils sont enrichis d’une force spéciale de l’Esprit Saint et obligés ainsi plus strictement à répandre et à défendre la foi par la parole et par l’action en vrais témoins du Christ » (constitution dogmatique sur l’Église Lumen gentium, n° 11). Par la confirmation, « les chrétiens, c’est-à-dire ceux qui sont oints, participent davantage à la mission de Jésus-Christ et à la plénitude de l’Esprit Saint dont il est comblé, afin que de toute leur vie se dégage « la bonne odeur du Christ » (2 Corinthiens 2, 15) » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1294). Mais les confirmés « s’ils ont l’âme bien disposée, s’élèveront spirituellement à la mesure de leurs mérites » (Denys l’Aréopagite, Les Hiérarchies ecclésiastiques PG 476 B-C), ce qui correspond à l’effet ex opere operantis des sacrements, tel que je l’ai exposé à propos des sacrements en général (n° 6, « les sacrements de salut »).
Du fait de l’effusion plénière de l’Esprit Saint, comme au jour de la Pentecôte, la confirmation « apporte croissance et approfondissement de la grâce baptismale :
elle nous enracine plus profondément dans la filiation divine qui nous fait dire « Abba, Père » (Romains 8, 15) ;
elle nous unit plus fermement au Christ ;
elle augmente en nous les dons de l’Esprit Saint ;
elle rend notre lien avec l’Église plus parfait ;
elle nous accorde une force spéciale de l’Esprit Saint pour répandre
et défendre la foi par la parole et par l’action en vrais témoins du Christ, pour confesser vaillamment le nom du Christ et pour ne jamais éprouver de la honte à l’égard de la Croix » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1303).
En outre, La confirmation imprime dans l’âme un « caractère » qui « perfectionne le sacerdoce commun des fidèles, reçu dans le baptême, et « le confirmé reçoit la puissance de confesser la foi du Christ publiquement, et comme en vertu d’une charge (quasi ex officio). Il est fortifié pour la lutte spirituelle en tant que miles Christi (soldat du Christ) » (saint Thomas d’Aquin, Somme théologique III, q. 72 a. 5 ad 2).