4. Le pouvoir d’enseignement
Avant de remonter auprès de son Père, Jésus promet à ses apôtres l’Esprit du Père, « l’Intercesseur, l’Esprit Saint que mon Père enverra en mon nom, qui vous enseignera tout et vous remettra en mémoire tout ce que moi je vous ai dit » (Jean 14, 25). « Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité totale, car il ne parlera pas de son propre chef, mais il dira tout ce qu’il aura entendu et il vous annoncera l’avenir. C’est lui qui me glorifiera, car c’est du mien qu’il recevra pour vous l’annoncer » (Jean 16, 13-14). En effet, il annoncera la vérité, et Jésus est lui-même la Vérité (cf. Jean 14, 6). De cette façon aussi, c’est-à-dire pas uniquement par l’Eucharistie, se réalise la promesse du Christ : « Et maintenant, moi, je serai avec vous toujours, jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28, 20). L’Esprit agit dans l’Église, dont il est comme « l’âme », et il est actif aussi dans l’âme des fidèles à partir de leur baptême, son action étant encore renforcée par la confirmation, pourvu que l’homme n’y oppose pas l’obstacle du péché mortel.
L’Église enseigne donc au nom de Dieu et guidée par l’Esprit Saint. La mission du magistère de l’Église, qui est ce pouvoir d’enseignement (magistère vient du latin magister, « maître »), « est liée au caractère définitif de l’alliance instaurée par Dieu dans le Christ avec son Peuple ; il doit le protéger des déviations et des défaillances, et lui garantir la possibilité objective de professer sans erreur la foi authentique. La charge pastorale du magistère est ainsi ordonnée à veiller à ce que le Peuple de Dieu demeure dans la vérité qui libère. Pour accomplir ce service, le Christ a doté les pasteurs du charisme d’infaillibilité en matière de foi et de mœurs » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 890).
« De cette infaillibilité, le pontife romain [le pape], chef du collège des évêques, jouit du fait même de sa charge quand, en tant que pasteur et docteur suprême de tous les fidèles, et chargé de confirmer ses frères dans la foi, il proclame, par un acte définitif, un point de doctrine touchant la foi et les mœurs […]. L’infaillibilité promise à l’Église réside aussi dans le corps des évêques quand il exerce son magistère suprême en union avec le successeur de Pierre », principalement dans le concile œcuménique qui rassemble les évêques de l’Église catholique tout entière (concile Vatican II, constitution dogmatique sur l’Église Lumen gentium, n° 25), mais aussi « lorsque lesquels, dispersés dans le monde, gardant le lien de la communion [ecclésiastique] entre eux et avec le successeur de pierre [le pape], enseignant authentiquement en union avec ce même Pontife romain ce qui concerne la foi ou les mœurs, ils s’accordent sur un point de doctrine à tenir de manière définitive » (Code de droit canonique, canon 749 §2).
Par le « sens surnaturel de la foi », le sensus fidei, le Peuple de Dieu « s’attache indéfectiblement à la foi », sous la conduite du magistère vivant de l’Église, et jouit donc d’une certaine infaillibilité (cf. Catéchisme de l’Église catholique, n° 889).
(à suivre…)