8. Le sujet de l’ordre sacré (suite)
Dans l’Église latine les prêtres sont choisis ordinairement parmi des hommes qui ont la volonté de garder le célibat « pour le Royaume des Cieux » (Matthieu 19, 12), comme expression de leur appartenance exclusive, par amour, au Christ et à l’Église. Le célibat est un don de Dieu. Bien que ce ne soit pas une exigence de la nature même du sacerdoce (cf. Concile Vatican II, décret Presbyterorum Ordinis, n° 16), il existe des raisons très profondes qui font que le célibat soit très convenable pour les ministres sacrés : d’ordre christologique (la configuration avec le Christ prêtre), d’ordre ecclésiologique (le don total du prêtre à l’Église, épouse du Christ) et d’ordre eschatologique (signe de l’union avec le Christ dans la gloire) (cf. Paul VI, enc. Sacerdotalis cælibatus, 24 juin 1967, n° 17-34). Le Pape Jean-Paul II a exposé ces raisons avec une profondeur spéciale dans une série de discours, du 10 mars au 21 juillet 1982. L’obligation du célibat vise aussi celui qui est promu au diaconat permanent en n’étant pas marié (cf. Code de droit canonique, canon 1037).
Dans les Églises orientales, alors que les évêques sont choisis uniquement parmi les célibataires, des hommes mariés peuvent être ordonnés diacres et prêtres. Mais, en Orient comme en Occident, celui qui a reçu le sacrement de l’ordre ne peut plus se marier (cf. Catéchisme de l’Église catholique, n° 1580).
Les femmes ne peuvent recevoir le Sacrement de l’ordre, car l’Église a toujours enseigné que le Christ en a disposé ainsi et l’a fait savoir en n’ordonnant aucune femme. Ceci ne veut pas dire qu’elles aient moins de dignité que l’homme, mais que Dieu n’a pas voulu qu’elles servent de cette manière. Il n’a pas ordonné sa très Sainte Mère, et Elle a une dignité incomparablement supérieure à n’importe qui d’autre dans le seul ordre qui compte, celui de la sainteté. Le prêtre a une charge sainte, mais il n’est pas plus saint du fait d’être prêtre, et ce qui importe, ce n’est pas la charge mais sa sainteté. « Afin d’enlever tout doute sur une question de si grande importance, qui touche à la constitution divine même de l’Église, en vertu de mon ministère de confirmer mes frères (cf. Luc 22, 32), je déclare que l’Église ne possède en aucune façon la faculté de conférer aux femmes l’ordination sacerdotale et que cette décision doit être tenue de façon définitive par tous les fidèles de l’Église » (Jean-Paul II, Lettre Ordinatio sacerdotalis, 22 mai 1994, n° 4). La Congrégation pour la doctrine de la foi a précisé que cette doctrine fait bien partie du « dépôt de la foi » (réponse du 28 octobre 1995). Jésus-Christ a reconnu à la femme un statut qu’elle n’avait pas dans la société de son temps : on verra à ce sujet le texte « Jésus et les femmes », au 26 juillet 2006.
(à suivre…)