6. Les degrés du sacrement de l’ordre
Il faut rappeler d’abord qu’il existe un unique sacerdoce du Christ : le Christ est le Prêtre Souverain et Éternel. Il est « le seul vrai prêtre, les autres n’étant que ses ministres » (saint Thomas d’Aquin, In Epist. ad Hæbreos 7, 4, cité dans le Catéchisme de l’Église catholique, n° 1545). Ce sacrement, qui est « le sacrement du ministère apostolique », « comporte trois degrés : l’épiscopat, le presbytérat et le diaconat » (Ibid., n° 1536). Ces degrés sont subordonnés les uns aux autres selon la hiérarchie. Jésus-Christ Notre-Seigneur a institué immédiatement l’épiscopat et le presbytérat. Il a institué le diaconat par l’intermédiaire des apôtres. Le mot « évêque » vient du grec episkopos, et désigne « celui qui veille sur » le troupeau à lui confié. Le mot « prêtre » vient du grec presbyteros, « ancien », « ambassadeur ». Il rappelle que, depuis l’époque apostolique, les prêtres sont « choisis parmi les baptisés qui ont donné la preuve de leur attachement au Seigneur et de leurs aptitudes à servir le bien de la communauté qui leur a été confiée » (Catéchisme des évêques de France, n° 462). Le mot « diacre » vient du grec diakonos, « serviteur ».
« L’évêque reçoit la plénitude du sacrement de l’ordre qui l’insère dans le collège épiscopal et fait de lui le chef visible de l’Église particulière qui lui est confiée. Les évêques, en tant que successeurs des apôtres et membres du collège, ont part à la responsabilité apostolique et à la mission de toute l’Église sous l’autorité du Pape, successeur de saint Pierre » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1594). « Le caractère et la nature collégiale de l’ordre épiscopal se manifestent entre autres dans l’antique pratique de l’Église qui veut que pour la consécration d’un nouvel évêque plusieurs évêques participent au sacre » (Ibid., n°1559).
« Les presbytres sont unis aux évêques dans la dignité sacerdotale et en même temps dépendent d’eux dans l’exercice de leurs fonctions pastorales ; ils sont appelés à être les coopérateurs avisés des évêques ; ils forment autour de leur évêque le presbyterium qui porte avec lui la responsabilité de l’Église particulière. Ils reçoivent de l’évêque la charge d’une communauté paroissiale ou d’une fonction ecclésiale déterminée » (Ibid., n° 1595). « En vertu du sacrement de l’ordre, les prêtres participent aux dimensions universelles de la mission conférée par le Christ aux apôtres. Le don spirituel reçu dans l’ordination les prépare, non pas à une mission limitée et restreinte, « mais à une mission de salut d’ampleur universelle, “jusqu’aux extrémités de la terre” » (concile Vatican II, décret sur les prêtres Presbyterorum ordinis, n°10). C’est dans la synaxe eucharistique, la messe, « que s’exerce par excellence leur charge sacrée : là, tenant la place du Christ et proclamant son mystère, ils joignent les demandes des fidèles au sacrifice de leur chef, rendant présent et appliquant dans le sacrifice de la messe, jusqu’à ce que le Seigneur vienne, l’unique sacrifice du Nouveau Testament, celui du Christ s’offrant une fois pour toutes à son Père en victime immaculée » (concile Vatican II, décret sur la formation des prêtres Optatam totius, n° 20).
« Les diacres sont des ministres ordonnés pour les tâches de service de l’Église ; ils ne reçoivent pas le sacerdoce ministériel, mais l’ordination leur confère des fonctions importantes dans le ministère de la Parole, du culte divin, du gouvernement pastoral et du service de la charité, tâches qu’ils doivent accomplir sous l’autorité pastorale de leur évêque » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1596).
Avant la réforme opérée par le concile Vatican II (1962-1965), les degrés se divisaient en « ordres majeurs », qui sont les trois énoncés ci-dessus, et en « ordres mineurs », acolytat, exorcistat, lectorat, ostiariat, tous quatre ayant disparu en tant que degrés du sacrement de l’ordre dans l’Église latine. Ils subsistent dans les Églises orientales.
(à suivre…)