Bien des choses échappent à notre compréhension, car elles sont le fait de Dieu Tout-Puissant. Dans chaque cas, comme l’indique saint Thomas, "toute l’explication du fait se trouve dans la puissance de celui qui l’accomplit" [1] et qui est notre Dieu. Nous regroupons sous ce titre deux aspects : la réalité de l’enfer, du purgatoire et du ciel d’abord (A), puis la deuxième venue du Seigneur, qui "reviendra juger les vivants et les morts", comme nous le confessons dans le Credo (B).
A. Les états des défunts
Deux routes s’ouvrent devant nous : celle de l’enfer, "pavée de bonnes intentions", comme le dit la sagesse populaire, celle de la gloire du paradis.
a) L’enfer. "L’enseignement de l’Église affirme l’existence de l’enfer et son éternité. Les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent immédiatement après la mort dans les enfers, où elles souffrent les peines de l’enfer, "le feu éternel" [2]. La peine principale de l’enfer consiste en la séparation éternelle d’avec Dieu en qui seul l’homme peut avoir la vie et le bonheur pour lesquels il a été crée et auxquels il aspire." [3]
"Il y a un enfer. — C’est une affirmation qui a l’air à tes yeux d’une lapalissade. — Je vais te la répéter : il y a un enfer ! Sois mon écho, opportunément, à l’oreille de tel ou tel de tes camarades… [4]" "Jésus parle souvent de la "géhenne" du "feu qui ne s’éteint pas" [5], réservé à ceux qui refusent jusqu’à la fin de leur vie de croire et de se convertir, et où peuvent être perdus à la fois l’âme et le corps [6]. Jésus annonce en termes graves qu’il "enverra ses anges, qui ramasseront tous les fauteurs d’iniquité (...), et les jetteront dans la fournaise ardente" [7], et qu’il prononcera la condamnation : "Allez loin de moi, maudits, dans le feu éternel !" [8]" [9].
"Dieu ne prédestine personne à aller en enfer [10] ; il faut pour cela une aversion volontaire de Dieu (un péché mortel), et y persister jusqu’à la fin » [11]. Si le Seigneur parle d’un feu qui ne s’éteint pas, et qui, bien sûr, n’a pas la nature de celui que nous connaissons, d’autant qu’il brûle l’âme, avant la résurrection des corps, la principale peine de l’enfer est la peine du dam, du latin damnum, "perte", qui consiste en la privation éternelle de la vision de Dieu, pour laquelle l’homme a été créé. C’est un "état d’auto-exclusion de Dieu" [12]. Sachant qu’il en est responsable, l’homme n’en sera que plus aigri, plus haineux.
[1] Saint Thomas d’Aquin, Somme théologique III, q. 3 a. 6
[2] Cf. DS 76 ; 409 ; 411 ; 801 ; 858 ; 1002 ; 1351 ; 1575 ; Paul VI, Credo du Peuple de Dieu, 12.
[3] Catéchisme de l’Église catholique, n° 1035
[5] Cf. Mt 5, 22. 29 ; 13, 42.50 ; Mc 9, 43-48
[6] Cf. Mt 10, 28
[7] Mt 13, 41-42
[8] Mt 25, 41
[9] Catéchisme de l’Église catholique, n° 1034
[10] Cf. DH 397 ; 1567. Dieu « veut que personne ne périsse, mais que tous se convertissent » (2 P 3, 9)
[11] Catéchisme de l’Église catholique, n° 1037
[12] Catéchisme de l’Église catholique, n° 103