Des miracles et des paraboles de Jésus ont été présentés par les Pères de l’Église comme chargés d’une signification baptismale. C’est le cas de la guérison du malade de la piscine de Béthesda (cf. Jean 5, 1-9). « Un ange par son intervention agitait la piscine de Béthesda. Ceux qui se plaignaient d’être malades le guettaient. Car le premier qui y descendait cessait après le bain d’avoir à se plaindre. Cette figure de guérison corporelle prophétisait la guérison spirituelle, selon la loi qui veut que les choses charnelles précèdent toujours en figure les spirituelles. Ainsi, la grâce de Dieu progressant dans l’humanité, il a été donné à l’ange et aux eaux de pouvoir davantage. Alors qu’ils ne portaient remède qu’aux maux du corps, ils guérissent maintenant l’âme ; alors qu’ils n’opéraient qu’un salut temporel, ils restaurent la vie éternelle ; alors qu’ils ne délivraient qu’une personne une fois par an, maintenant chaque jour ils préservent des foules, détruisant la mort par la rémission des péchés »(Tertullien, De baptismo 5, PL 1, 1206, cité par J. Daniélou, Bible et liturgie, Paris, 1950, p. 284). Ceci est d’autant plus intéressant que le baptême des premiers chrétiens avait lieu dans des piscines.
Pour les paraboles, citons l’invitation au banquet de noces (cf. Matthieu 22, 1-14) : pour y entrer, il faut avoir revêtu le vêtement de noces. « Il est possible que tu sois entré avec une âme souillée par la boue du péché. Dépouille, je t’en prie, l’habit que tu avais, et revêts la blanche tunique de la pureté » (saint Cyrille de Jérusalem, Procatéchèse PL 33, 341 A, cité Ibid., p. 292). Le repas des noces est l’invitation sacramentaire, le vêtement nuptial représente les dispositions du candidat au baptême. La parabole des cinq vierges sages et des cinq vierges insensées (cf. Matthieu 25, 1-13) est lue elle aussi dans un contexte baptismal. Cette fois, « l’accent n’est pas mis sur le dépouillement des dispositions mauvaises, mais sur la préparation positive aux noces » (J. Daniélou, Ibid., p. 294). « La parabole marque les dispositions nécessaires pour participer au banquet eucharistique et, liturgiquement, le cortège des vierges allant au-devant de l’Époux avec leurs lampes allumées évoque le cortège qui dans la nuit pascale conduira les nouveaux baptisés, portant leurs cierges à la main, du baptistère à l’église où ils vont participer au repas eucharistique. C’est ce double aspect qu’évoque Cyrille, quand au début de la Procatéchèse, il présente l’ensemble de l’initiation : « Vous portez à la main les lampes du cortège nuptial, qui sont le désir des biens célestes, la ferme résolution et l’espérance qui l’accompagne » (PL 33, 333). L’attente eschatologique qui est signifiée par les lampes des vierges sages est transposée à l’attente de l’initiation baptismale qui est une anticipation de la Parousie et une rencontre de l’âme avec le Christ-Époux » (J. Daniélou, Ibid., p. 294-295).