L’huile possède d’abord une vertu curative : elle guérit l’âme des traces du péché. Elle est employée également pour fortifier le corps des athlètes : ici, elle fortifie le baptisé en vue de ses combats contre le démon. La descente dans la piscine baptismale est présentée par les Pères à l’image de la descente dans les eaux de la mort, où habite le dragon de la mort, tout comme le Christ est descendu dans les eaux du Jourdain pour briser le pouvoir du diable : « Le dragon, Behemoth selon Job, était dans les eaux et recevait le Jourdain dans sa gueule. Or, comme il fallait briser les têtes du dragon, Jésus, étant descendu dans l’eau, attacha le fort, afin que nous acquérions la puissance de marcher sur les scorpions et les serpents. La vie est accourue pour que désormais un frein fût mis à la mort et que tous ayant obtenu le salut puissent dire : Ô Mort, où est ta victoire ? Par le baptême en effet est émoussé l’aiguillon de la mort. Tu descends dans les eaux, portant tes péchés, mais l’invocation de la grâce, ayant marqué ton âme d’un sceau, empêche que tu sois dévoré par le terrible dragon. Étant descendu mort dans le péché, tu remontes vivifié dans la justice » (saint Cyrille de Jérusalem, Catéchèses mystagogique, PG 33, 441 A, cité par J. Daniélou, Bible et liturgie, Paris, 1950, p. 58-59). Jésus-Christ avait dit à Nicodème qu’il fallait renaître de l’eau et de l’Esprit pour entrer dans le royaume de Dieu (cf. Jean 3, 5). « De même que, dans la naissance charnelle, le sein de la mère reçoit un germe, mais que la main divine le forme, ainsi dans le baptême l’eau devient un sein pour celui qui naît, mais c’est la Grâce de l’Esprit qui y forme celui qui est baptisé pour une seconde naissance » (Théodore de Mopsueste, Homélies catéchétiques 14, 9, cité Ibid., p. 69). C’est donc l’Église qui enfante les nouveaux baptisés.
Il faut bien voir toutefois que la destruction du vieil homme et la création de l’homme nouveau s’opère dans le Christ mort et ressuscité avant de se réaliser dans le baptisé. « Le baptême n’est pas seulement purification des péchés et grâce de l’adoption, mais aussi antitype de la Passion du Christ » (saint Cyrille de Jérusalem, PG 33, 1081 B, cité Ibid., p. 61).
Le baptisé reçoit un vêtement blanc pour être « la marque que tu as dépouillé le revêtement du péché et que tu as revêtu les purs vêtements de l’innocence » (saint Ambroise, De Mysteriis 34, cité Ibid., p. 69). Ce vêtement signifie donc un des aspects essentiels du baptême. Il est comme un retour à l’état d’intégrité et d’innocence d’Adam et Ève au paradis terrestre. Il a aussi une signification eschatologique, les martyrs qui ont triomphé du démon étant présentés dans l’Apocalypse (3, 5.18) vêtus de blanc.