En Marie se reconnaissent
« Les femmes illustres
Comme les femmes inconnues
Celles qui font de l’ordinaire du quotidien
Une célébration de la vie » [1].
Saint Alphonse-Marie de Ligori a exalté Les gloires de Marie. Dans notre pays, saint Louis-Marie Grignion de Montfort s’est fait le chantre de la dévotion mariale avec son Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge. Je ne peux pas m’étendre davantage. Nous gardons encore frais au cœur le souvenir des célébrations anniversaire de Lourdes. Et nous adressons cette prière à Marie, avec le pape Jean-Paul II : « Mère des hommes et des peuples, vous qui connaissez leurs souffrances et leurs espoirs, qui ressentez d’une façon maternelle leurs luttes entre le bien et le mal, entre la lumière et les ténèbres, écoutez notre prière, venez au secours de vos enfants dans l’épreuve. (...) Et ici, sur cette terre de France, je confie spécialement à votre amour maternel les fils et les filles de ce peuple. Ils n’ont cessé de vous honorer, dans leurs traditions, dans l’art de leurs cathédrales, dans leurs pèlerinages, dans la piété populaire comme dans la dévotion des auteurs spirituels, sûrs de demeurer proches du Christ en vous contemplant, en vous écoutant, en vous priant. (...) Ô Marie, Notre Dame de Lourdes, obtenez pour ces frères et sœurs de France les dons de l’Esprit Saint, afin de donner une nouvelle jeunesse, la jeunesse de la foi, à ces chrétiens et à leurs communautés, que je confie à votre cœur immaculé, à votre amour maternel » [2].
« Que Marie veille sur tous les habitants de votre beau pays (...) ! - c’est, en écho, la prière de Benoît XVI - Qu’elle soit pour tous la Mère qui entoure ses enfants dans les joies comme dans les épreuves ! Sainte Marie, Mère de Dieu, notre Mère, enseignez-nous à croire, à espérer et à aimer avec vous. Indiquez-nous le chemin vers le règne de votre Fils Jésus ! Étoile de la mer, brillez sur nous et conduisez-nous sur notre route ! Amen » [3].
C’est une immense armée sans cesse régénérée, qui monte inlassablement des fonds des âges à l’assaut en rangs serrés. Des bataillons en haillons, commes les soldats de l’An II. Des uniformes sombres comme pour l’Armée des ombres. Les foules des chrétiens anonymes. La piétaille sur qui on peut toujours compter, fidèle, loyale, impavide face à la mort. Le chapelet à la main.
Il nous faudrait pouvoir emboucher des trompettes célestes pour louer Marie comme le font les neuf chœurs angéliques en des harmoniques imperceptibles à nos sens, et où les sons jaillissent aussi en couleurs, en lumière, en gloire, allant continuellement de Marie au Dieu trois fois Saint, et de la Trinité à celle qui est Fille de Dieu le Père, Mère de Dieu le Fils et Épouse de Dieu l’Esprit Saint, dans un échange sublime et inégalable d’Amour et de don de soi réciproque. Ipsa conteret ! (Gn 3, 15), avait prédit Dieu à la Femme du protévangile. Et le diable capitule à Lépante sous les coups répétés des grains du rosaire qu’égrennent des mains sur le point de défaillir. Et satan rend les armes lors de la révolution des œillets au Portugal. Et Méphistophélès baisse pavillon face aux femmes catholiques du Brésil.
[1] Caline Forest, « Marie je porte ton nom », dans Jean-Luc Maxence, Anthologie de la prière contemporaine, Paris, Presses de la Renaissance, 2008, p. 196
[2] Jean-Paul II, Récitation du chapelet, grotte de Lourdes, 14 août 1983.
[3] Benoît XVI, Homélie en la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix, Lourdes, 14 septembre 2008.