27. D’autres voies de réconciliation
Nous avons vu que l’Église se présente elle-même comme un « grand sacrement de réconciliation », et qu’elle l’est en tant que communauté réconciliée, que gardienne et interprète de la Sainte Écriture, et par les sept sacrements.
La mission de réconciliation est donc propre à l’Église tout entière. « Le premier chemin de cette action salvatrice est celui de la prière », sur lequel nous sommes aidés par le biais de la communion des saints. « Il y aussi un autre chemin, celui de la prédication. […] L’Église, comme mère et maîtresse, ne se lasse pas de proposer aux hommes la réconciliation, et elle n’hésite pas à dénoncer la malice du péché, à proclamer la nécessité de la conversion, à inviter les hommes à « se laisser réconcilier » et à le leur demander […].
Il y a encore le chemin souvent si difficile et ardu de l’action pastorale pour ramener chaque homme — quel qu’il soit et où qu’il se trouve — sur la route, parfois longue, du retour vers le Père dans la communion avec tous les frères.
Il y a enfin le chemin du témoignage, presque toujours silencieux, qui naît d’une double conscience de l’Église : la conscience d’être en elle-même « indéfectiblement sainte » (concile Vatican II, constitution dogmatique Lumen gentium, n° 39), mais aussi d’avoir besoin de « se purifier… de jour en jour » (concile Vatican II, décret sur l’œcuménisme, n°4). […] Ce témoignage revêt deux aspects : « être le signe de la charité universelle que Jésus-Christ a laissée en héritage à ses disciples comme preuve de l’appartenance à son règne ; se traduire en actes toujours nouveaux de conversion et de réconciliation à l’intérieur et à l’extérieur de l’Église » (Jean-Paul II, exhortation apostolique Réconciliation et pénitence, n° 12).
C’est dans ce contexte que se situent les démarches de repentance effectuées par certains épiscopats et surtout par le pape Jean-Paul II, et qui ont culminé dans l’acte solennel du mercredi saint de l’Année 2000, année du jubilé de la Rédemption, repentance portant non sur les péchés de l’Église, ce qui n’aurait pas de sens, car l’Église est l’Épouse sans tache du Christ (voir Éphésiens 5, 27), mais sur les péchés que certains de ses enfants ont commis à certaines périodes de l’Histoire.