L’examen de conscience préalable est nécessaire pour connaître avec précision les péchés que l’on a commis depuis la dernière confession bien faite. Il en a déjà été question, mais il n’est pas inutile d’insister en disant que « reconnaître son péché, et même […] se reconnaître pécheur, capable de péché et porté au péché, est le principe indispensable du retour à Dieu. C’est l’expérience exemplaire de David qui, « après avoir fait ce qui est mal aux yeux du Seigneur », réprimandé par le prophète Nathan (cf. 2 Samuel 11-12), s’écrie : « Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi. Contre toi, et toi seul, j’ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait » (Psaume 51 [50], 5-6) » (Jean-Paul II, exhortation apostolique Réconciliation et pénitence, n° 13).
Il n’est pas inutile de souligner que la confession des péchés doit réunir les conditions suivantes : être concrète, c’est-à-dire éviter le flou, car il ne suffit pas de s’accuser d’avoir péché de façon générale, mais il faut préciser l’espèce du péché (contre quel commandement ou vertu, par exemple), le nombre (une fois n’est pas la même chose que dix), l’intention et les circonstances (qui peuvent modifier la qualification morale de l’acte), ainsi que la lutte menée ; concise, c’est-à-dire en utilisant les mots nécessaires pour dire humblement ce que l’on a fait ou omis de façon coupable, sans se lancer dans des explications embrouillées qui serviraient peut-être à se justifier ; claire, afin que le prêtre comprenne bien le péché commis, d’un point de vue moral. Dans certaines matières (comme celles concernant le sixième commandement), il faut faire preuve de sobriété dans les paroles, tout en restant clair ; complète, après un examen de conscience sérieux. S’il y avait eu, dans la vie passée, une confession volontairement mal faite, il faudrait confesser le sacrilège commis et les péchés mortels non remis postérieurement. Dans ces cas, il importe de préciser les circonstances au confesseur et de suivre ses indications.
Dans certaines occasions, tout au long de la vie, il peut être recommandé de faire une confession plus générale. Par exemple, au commencement d’une vie de plus grand don de soi à Dieu, surtout si l’on avait vécu éloigné de lui auparavant ; ou à l’occasion d’une retraite spirituelle ; etc. Il convient de demander d’abord conseil à son confesseur, pour éviter que la confession générale ne soit motivée par des scrupules ou n’y conduise.
Celui qui ne confesse habituellement que des péchés véniels, doit susciter en lui une véritable douleur de ses péchés. S’il n’y avait pas de douleur (un minimum d’attrition), la matière proche manquerait, et le sacrement pourrait être invalide.
Après avoir reçu l’absolution sacramentelle, le pénitent doit montrer sa reconnaissance à la miséricorde divine pour le pardon reçu, accomplir dès que possible la pénitence imposée par le confesseur, et s’efforcer de mettre en pratique les conseils qu’il lui a donnés. Pour sa lutte ascétique, il compte avec l’aide spéciale de la grâce sacramentelle.
Voici, en guise de résumé, ce que Bourdaloue disait en chaire, devant Louis XIV et la Cour : « Si, jusque dans ce sacré tribunal, je me flatte moi-même, si je suis d’intelligence avec ma passion, si je me prévaux contre Dieu de ma fragilité ; si je qualifie mes péchés de la manière qu’il me plaît, adoucissant les uns, déguisant les autres, donnant à ceux-ci l’apparence d’une droiture d’intention, couvrant ceux-là du prétexte d’une malheureuse nécessité ; si je décide toujours en ma faveur ; si, dans les doutes qui naissent sur certaines injustices que je commets, et qui attirent après elles des obligations onéreuses, je conclus dans tous mes raisonnements à ma décharge, en sorte que, quelque injure ou quelque dommage qu’ait reçu de moi le prochain, je ne me trouve jamais obligé, selon mes principes, à nulle réparation ; enfin si, pour ne pas m’engager dans une discussion et une recherche qui me causeraient un trouble fâcheux, mais un trouble salutaire, je me contente d’une revue précipitée, et je m’étourdis sur les difficultés de ma conscience, plutôt que je ne les éclaircis ; si c’est ainsi que je me comporte, ah ! ma pénitence n’est plus qu’une pénitence chimérique et réprouvée de Dieu. Pourquoi ? Parce qu’elle n’est pas, comme elle le doit être, conforme au jugement de Dieu. Dieu et moi, nous avons deux poids, deux mesures différentes ; et c’est ce que l’Écriture appelle iniquité et abomination » (Bourdaloue, Sermon V pour le quatrième dimanche de l’Avent).