7. Le ministre du sacrement de la pénitence
« Puisque le Christ a confié aux apôtres le ministère de la réconciliation (cf. Jean 20, 23 ; 2 Corinthiens 5, 18), les évêques, leurs successeurs, et les presbytres [ou prêtres], collaborateurs des évêques, continuent à exercer ce ministère », car eux seuls détiennent, « en vertu du sacrement de l’ordre, le pouvoir de pardonner tous les péchés » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1461).
Les prêtres exercent ce pouvoir dans la mesure où ils ont reçu la charge de l’administrer soit de leur supérieur ecclésiastique, soit du Pape ; cela veut dire qu’après avoir reçu le sacrement de l’Ordre ils doivent avoir les pouvoirs de confesser (cf. Ibid., n° 1462). Ceux qui ont reçu la faculté d’entendre habituellement les confessions en vertu de leur office, ou par concession de leur autorité ecclésiastique, « peuvent exercer partout cette faculté », sauf interdiction expresse (Code de droit canonique, canon 967 § 2). Cette faculté n’est donnée au prêtre qu’après qu’il a été reconnu apte par un examen ou d’une autre façon (cf. Ibid., canon 970).
« Dans la célébration du sacrement du pardon et de la réconciliation, le prêtre, ordonné par l’Église, agit comme ministre du Christ qui accueille et réconcilie. Il en appelle à Dieu le Père, qui a réalisé l’œuvre de notre salut par le Christ et l’Esprit Saint » (Catéchisme des évêques de France, n° 435). Il « n’est pas le maître, mais le serviteur du pardon de Dieu. Le ministre de ce sacrement doit s’unir à l’intention et à la charité du Christ » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1466).
La formule d’absolution prononcée par le prêtre, et en usage dans l’Église latine, montre bien que « le Père des miséricordes est la source de tout pardon. Il réalise la réconciliation des pécheurs par la Pâque de son Fils et le don de son Esprit, à travers la prière et le ministère de l’Église » (Ibid., n° 1449). Le confesseur absout en ces termes : « Que Dieu notre Père vous montre sa miséricorde ; par la mort et la résurrection de son Fils, Il a réconcilié le monde avec Lui et Il a envoyé l’Esprit Saint pour la rémission des péchés : par le ministère de l’Église, qu’Il vous donne le pardon et la paix. Et moi, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, je vous pardonne tous vos péchés. » C’est ce qu’on appelle la forme du sacrement. On dit habituellement que la matière sur laquelle porte cette forme est le repentir et les péchés que le pénitent éprouve pour ses péchés.
Étant donné l’extrême importance que l’Église accorde au salut de ses fidèles, « en cas de danger de mort, tout prêtre, même dépourvu de la faculté d’entendre les confessions, absout validement et licitement de toutes censures et de tous péchés tout pénitent, même en présence d’un prêtre approuvé » (Code de droit canonique, canon 976).
Le confesseur se montrera aussi particulièrement disponible pour administrer le sacrement de pénitence aux fidèles qui le lui demandent raisonnablement — c’est une obligation de sa condition sacerdotale — et doit offrir aux fidèles qui lui sont confiés la possibilité « de se confesser individuellement à des jours et heures fixés qui leur soient commodes » (Code de droit canonique, canon 986 § 1). Il se rappellera qu’il est au service des fidèles, tout ministère dans l’Église étant d’ailleurs un ministère de service. Il doit réunir des « qualités humaines de prudence, de discrétion, de discernement, de fermeté tempérée par la douceur et la bonté. […] Il doit le premier parcourir lui-même ce chemin et donner — plus par des actes que par d’abondants discours — des preuves d’expérience réelle de l’oraison vécue, de pratique des vertus évangéliques théologales et morales, d’obéissance fidèle à la volonté de Dieu, d’amour de l’Église et de docilité à son magistère [son enseignement]. […] Quel trésor de grâce, de vie véritable et de rayonnement spirituel ne retomberait-il pas sur l’Église, si chaque prêtre veillait à ne jamais manquer, par négligence ou sous divers prétextes, le rendez-vous avec ses fidèles au confessionnal, et veillait avec encore plus de soin à ne jamais s’y rendre sans préparation, ou démuni des qualités humaines indispensables et des conditions spirituelles et pastorales » (Jean-Paul II, exhortation apostolique Réconciliation et pénitence, n° 29). Le confesseur doit donc réunir « une connaissance éprouvée du comportement chrétien, l’expérience des choses humaines, le respect et la délicatesse envers celui qui est tombé ; il doit aimer la vérité, être fidèle au magistère de l’Église et conduire le pénitent avec patience vers la guérison et la pleine maturité. Il doit prier et faire pénitence pour lui en le confiant à la miséricorde du Seigneur » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1466). Le prêtre, lorsqu’il administre ce sacrement, agit en tant que Juge, Médecin, Père et Pasteur, à l’imitation du Christ qui « est, pour nous, Roi, Médecin, Maître et Ami » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 92). Il « accomplit le ministère du Bon Pasteur qui cherche la brebis perdue, celui du Bon Samaritain qui panse les blessures, du Père qui attend le fils prodigue et l’accueille à son retour, du juste juge qui ne fait pas acception de personne et dont le jugement est à la fois juste et miséricordieux. Bref, le prêtre est le signe et l’instrument de l’amour miséricordieux de Dieu envers le pécheur » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1465).