« Les sacrements ont pour fin de sanctifier les hommes, d’édifier le Corps du Christ, enfin de rendre le culte à Dieu ; mais, à titre de signes, ils ont aussi un rôle d’enseignement. Non seulement ils supposent la foi, mais encore, par les paroles et par les choses, ils la nourrissent, ils la fortifient, ils l’expriment ; c’est pourquoi ils sont dits sacrements de la foi. Certes, ils confèrent la grâce, mais, en outre, leur célébration dispose au mieux les fidèles à recevoir fructueusement cette grâce, à rendre à Dieu le culte voulu, et à exercer la charité » (concile Vatican II, constitution sur la sainte liturgie, n° 59). Reprenant les sacrements un par un, le pape Pie XII écrivait que, « par l’eau du Baptême, les hommes qui sont nés à cette vie mortelle non seulement renaissent de la mort du péché et deviennent des membres de l’Église, mais, de plus, ils sont revêtus d’un caractère spirituel qui les rend aptes à recevoir les autres sacrements. Par le saint chrême de la Confirmation, les fidèles sont pénétrés d’une nouvelle force pour protéger et défendre courageusement l’Église leur Mère et la foi qu’ils en ont reçue. Par le sacrement de Pénitence, l’Église offre à ses membres tombés dans le péché un remède salutaire, non seulement pour veiller à leur propre salut, mais encore pour écarter des autres membres du Corps mystique tout danger de contagion, bien mieux pour les entraîner à la vertu par leur exemple. […] Par la sainte Eucharistie, les fidèles sont nourris et fortifiés par une seule et même nourriture, et par un lien ineffable et divin ils sont reliés entre eux et avec la Tête de tout le Corps. L’Église enfin, comme une pieuse Mère, se tient auprès de ses enfants mis en danger de mort par la maladie ; si par l’onction sacrée des malades elle ne rend pas toujours la santé au corps mortel, selon le vouloir de Dieu, elle procure du moins aux âmes blessées un remède surnaturel, peuplant ainsi le ciel, où ils jouissent d’un bonheur divin durant l’éternité, de nouveaux citoyens, qui deviennent en même temps pour la terre de nouveaux protecteurs. Le Christ a pourvu d’une manière particulière aux nécessités sociales de l’Église par l’institution de deux sacrements. Par le Mariage, où les époux sont l’un pour l’autre ministres de la grâce, il a procuré l’accroissement extérieur et ordonné de la communauté chrétienne, et ce qui est mieux encore, la bonne éducation religieuse des enfants, sans laquelle son Corps mystique serait exposé aux plus grands dangers. Par l’Ordre, se trouvent consacrés au service de Dieu des hommes chargés d’immoler l’Hostie eucharistique, de nourrir le troupeau des fidèles du Pain des Anges et de l’aliment de la doctrine, de le diriger par les commandements de Dieu et les conseils, de l’affermir enfin par les autres dons surnaturels » (encyclique Mystici Corporis, 29 juin 1943).
« Outre la sainteté et la justification qu’ils expriment, figurent encore deux autres choses intimement liées à la sainteté elle-même : la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ qui en est le principe, et la vie éternelle, la béatitude céleste, à laquelle la sainteté se rapporte comme à sa fin nécessaire. Voilà pourquoi les saints Docteurs ont enseigné avec raison que chacun d’eux [des sacrements] possède trois significations différentes, l’une pour rappeler une chose passée, l’autre pour indiquer et exprimer une chose présente, et la troisième pour annoncer une chose future » (Catéchisme du concile de Trente, deuxième partie).
« Que sont les sacrements — empreintes de l’Incarnation du Verbe, comme l’affirmaient les anciens — sinon la manifestation la plus claire de ce chemin que Dieu a choisi pour nous sanctifier et nous mener au ciel ? Ne voyez-vous pas que chaque sacrement est l’amour de Dieu, dans toute sa force créatrice et rédemptrice, qui nous est concédé à l’aide de moyens matériels ? Qu’est cette Eucharistie […] sinon le Corps et le Sang adorables de notre Rédempteur, qui nous sont offerts à travers l’humble matière de ce monde — le vin et le pain —, à travers les éléments de la nature, cultivés par l’homme, ainsi qu’a voulu le rappeler le dernier concile œcuménique ? » (cf. constitution pastorale Gaudium et spes, 38) (Entretiens avec Monseigneur Escriva de Balaguer, n° 115).