L’homme qui réalise le sacrement se met au service du Christ et de l’Église, c’est pourquoi on l’appelle ministre du sacrement. Ce n’est pas n’importe quel fidèle qui peut les réaliser : il faut d’ordinaire la configuration spéciale avec le Christ-Prêtre que donne le sacrement de l’ordre. Le sacerdoce ordonné ou sacerdoce ministériel est au service du sacerdoce commun de tous les fidèles, qu’ils ont reçu à leur baptême. Il « garantit que, dans les sacrements, c’est bien le Christ qui agit par l’Esprit Saint pour l’Église. La mission de salut confiée par le Père à son Fils incarné est confiée aux apôtres et par eux à leurs successeurs : ils reçoivent l’Esprit de Jésus pour agir en son nom et en sa personne (cf. Jean 20-21-23 ; Luc 24, 47 ; Matthieu 28, 18-20). Ainsi, le ministre ordonné est le lien sacramentel qui relie l’action liturgique à ce qu’ont dit et fait les apôtres, et, par eux, à ce qu’a dit et fait le Christ, source et fondement des sacrements » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1120).
« Les sacrements agissent en vertu de l’œuvre salvifique du Christ, accomplie une fois pour toutes. Il s’ensuit que « le sacrement n’est pas réalisé par la justice de l’homme qui le donne ou le reçoit, mais par la puissance de Dieu » (saint Thomas d’Aquin, Somme théologique III, q. 68 a. 8). Dès lors qu’un sacrement est célébré conformément à l’intention de l’Église, la puissance du Christ et de son Esprit agit en lui et par lui, indépendamment de la sainteté personnelle du ministre » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1128). Il est évidemment préférable que le ministre soit « digne », mais l’état de son âme n’a pas d’influence sur l’efficacité du sacrement qui agit, je l’ai dit, ex opere operato.
Par son caractère de ministre ordonné, le célébrant assure le caractère communautaire du sacrement, quand il agit au nom de l’Église. Ce qui fait que la célébration de la messe par un prêtre seul est valide et ses fruits s’étendent à l’Église tout entière. Il peut arriver qu’en raison des circonstances, le ministre doive administrer le sacrement en dehors de l’assemblée chrétienne, à une seule personne, par exemple le baptême en cas d’urgence. C’est même le cas habituel pour le sacrement de réconciliation dont le mode ordinaire est la confession et l’absolution individuelles.