« Le mystère célébré dans la liturgie est un, mais les formes de sa célébration sont diverses. La richesse insondable du mystère du Christ est telle qu’aucune tradition liturgique ne peut en épuiser l’expression » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1200-1201).
Différentes traditions liturgiques, ou rites ont actuellement cours dans l’Église catholique. Il s’agit en premier lieu du rite latin, c’est-à-dire principalement du rite romain, mais aussi des rites de certaines Églises locales comme le rite ambrosien (à Milan), le rite mozarabe (à Tolède), le rite lyonnais (à Lyon) ou le rite de certains ordres religieux. Il s’agit également des rites des Églises orientales : rites byzantin, alexandrin ou copte, syriaque, arménien, maronite et chaldéen. Toutefois le rite dépasse le cadre purement liturgique. Il se définit comme « le patrimoine liturgique, théologique, spirituel et disciplinaire qui se distingue par la culture et les circonstances historiques des peuples et qui s’exprime par la manière propre à chaque Église de droit propre de vivre la foi » (Code des canons des Églises orientales, canon 28 §1).
« L’Église considère comme égaux en droit et en dignité tous les rites légitimement reconnus, et elle veut à l’avenir les conserver et les favoriser de toutes manières » (concile Vatican II, constitution sur la liturgie Sacrosanctum Concilium, n° 4).
Ces diverses traditions liturgiques ont vu le jour « en raison même de la mission de l’Église. Les Églises d’une même aire géographique et culturelle en sont venues à célébrer le mystère du christ à travers des expressions particulières, culturellement typées : dans la tradition du « dépôt de la foi » (2 Timothée 1, 4), dans le symbolisme liturgique, dans l’organisation de la communauté fraternelle, dans l’intelligence théologique des mystères et dans des types de sainteté. Ainsi, le Christ, Lumière et Salut de tous les peuples, est manifesté par la vie liturgique d’une Église, au peuple et à la culture auxquels elle est envoyée et dans lesquels elle est enracinée. L’Église est catholique : elle peut intégrer dans son unité, en les purifiant, toutes les vraies richesses des cultures » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1202). Se réalise ainsi une « inculturation » de la foi. Si, comme l’indiquait le pape Jean-Paul II, « une foi qui ne devient pas culture est une foi qui n’est pas pleinement accueillie, entièrement pensée et fidèlement vécue », cependant, « l’adaptation aux cultures suppose une conversion du cœur, et, s’il le faut, des ruptures avec des habitudes ancestrales incompatibles avec la foi catholique » (Ibid., n° 1206).
Autrement dit, la diversité liturgique n’est acceptable que si elle s’exprime « dans la fidélité à la foi commune, aux signes sacramentels que l’Église a reçus du Christ, et à la communion hiérarchique » (Ibid.).