« La Sainte Mère Église a institué des sacramentaux, qui sont des signes sacrés par lesquels, selon une certaine imitation des sacrements, des effets surtout spirituels sont signifiés et sont obtenus par la prière de l’Église. Par eux, les hommes sont disposés à recevoir l’effet principal des sacrements, et les diverses circonstances de la vie sont sanctifiées » (concile Vatican II, constitution sur la liturgie Sacrosanctum Concilium, n° 60).
Ils sont non d’institution divine, mais « institués par l’Église en vue de la sanctification de certains ministères de l’Église, de certains états de vie, de circonstances très variées de la vie chrétienne, ainsi que de l’usage de choses utiles à l’homme. […] Ils comportent toujours une prière, souvent accompagnée d’un signe déterminé, comme l’imposition de la main, le signe de la Croix, l’aspersion d’eau bénite (qui rappelle le baptême) » (Catéchisme de l’Église catholique, n°1668).
Ils peuvent consister en des choses qui deviennent telles par la dédicace ou la bénédiction qui les destine au culte public et leur confère la capacité de produire des effets spirituels. Ce sont des sacramentaux permanents. C’est le cas, par exemple, pour les personnes, de la bénédiction de l’abbé ou de l’abbesse d’un monastère, de la consécration des vierges, du rite de la profession religieuse, des bénédictions pour la députation à certains ministères dans l’Église (lecteur, servant d’autel, catéchiste, etc.). Les sacramentaux permanents concernant des choses sont, par exemple, la dédicace ou la bénédiction d’une église ou d’un autel, la bénédiction des saintes huiles, des vases sacrés et des ornements sacrés, des cloches, etc.
D’autres sacramentaux sont dits transitoires, car ils consistent en actions dont la signification sacrée provient de leur réalisation : bénédiction de la table (du repas), imposition des mains, onction, prière, etc.
« Les sacramentaux ne confèrent pas la grâce de l’Esprit Saint à la manière des sacrements, mais par la prière de l’Église ils préparent à recevoir la grâce et disposent à y coopérer » (Ibid., n° 1670). Leur efficacité provient du mystère pascal : « Chez les fidèles bien disposés, presque tous les événements de la vie sont sanctifiés par la grâce divine qui découle du mystère Pascal de la Passion, de la mort et de la Résurrection du Christ, car c’est de Lui que tous les sacrements et les sacramentaux tirent leur vertu ; et il n’est à peu près aucun usage honorable des choses matérielles qui ne puisse être dirigé vers cette fin : la sanctification de l’homme et la louange de Dieu » (concile Vatican II, constitution sur la liturgie Sacrosanctum Concilium, n° 61).
L’exorcisme est un sacramental particulier. Il ne peut être pratiqué que par un prêtre désigné par l’évêque. Par l’exorcisme, « l’Église demande publiquement et avec autorité, au nom de Jésus-Christ, qu’une personne ou un objet soit protégé contre l’emprise du Malin [du diable] et soustrait à son empire » (Catéchisme de l’Église catholique, n°1673). Il est pratiqué sous une forme simple au cours du baptême. Le « grand exorcisme » vise à expulser les démons ou à libérer de l’emprise démoniaque. Il faut donc bien s’assurer au préalable qu’il s’agit bien d’un cas de possession diabolique et non d’une maladie psychique, qui relève de la médecine.