Les sacrements sont des sacrements de l’Église « en ce double sens qu’ils sont « par elle » et « pour elle ». Ils sont « par l’Église », car celle-ci est le sacrement de l’action du Christ opérant en elle grâce à la mission de l’Esprit Saint. Et ils sont « pour l’Église », ils sont ces « sacrements qui font l’Église » (saint Augustin, La Cité de Dieu 22, 17), puisqu’ils manifestent et communiquent aux hommes, surtout dans l’Eucharistie, le mystère de la communion du Dieu Amour, Un et en trois Personnes » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1118).
L’Église vit des sacrements qui la structurent et dont émane la source de sa sainteté et de celle de ses membres. Nous confessons, en effet, que l’Église est sainte, entre autres parce qu’elle possède les moyens de sainteté que sont les sacrements. Si « le pouvoir sacré et organiquement structuré de la communauté sacerdotale entre en activité par les sacrements et les vertus », comme l’affirme le concile Vatican II, le sacerdoce commun propre à tout fidèle en raison de son baptême y a aussi sa part : « Les fidèles, incorporés à l’Église par le baptême, sont rendus aptes, grâce à leur caractère, à célébrer le culte de la religion chrétienne. Et après avoir été régénérés pour devenir enfants de Dieu, ils sont tenus à professer publiquement la foi qu’ils ont reçue de Dieu par l’Église, à laquelle le sacrement de confirmation les unit plus étroitement grâce à l’Esprit Saint qui les enrichit d’une force particulière. […] En participant au sacrifice eucharistique, source et sommet de toute la vie chrétienne, ils offrent à Dieu la divine Victime et eux-mêmes avec elle. Ainsi tous, aussi bien par l’offrande que par la sainte communion, jouent dans l’action liturgique le rôle qui leur est propre […]. Ceux qui s’approchent du sacrement de pénitence reçoivent de la miséricorde de Dieu le pardon des offenses qu’ils lui ont faites ; en même temps ils se réconcilient avec l’Église, que leur péché avait blessée et qui coopère à leur conversion par la charité, l’exemple et la prière. Par l’onction des malades et la prière des prêtres, toute l’Église recommande les malades au Seigneur souffrant et glorifié, afin qu’il adoucisse leurs peines et les sauve […]. En outre, les fidèles revêtus d’un ordre sacré sont établis au nom du Christ pour paître l’Église par la parole et la grâce de Dieu. Enfin les époux chrétiens, en vertu du sacrement de mariage par lequel ils expriment, en y participant, le mystère d’unité et d’amour fécond entre le Christ et l’Église (cf. Éphésiens 5, 32), s’aident réciproquement afin de parvenir à la sainteté dans la vie conjugale comme dans l’acceptation et l’éducation des enfants. Ils sont ainsi, dans leur état de vie et dans leur fonction, un don qui leur est propre au sein du Peuple de Dieu » (concile Vatican II, constitution dogmatique sur l’Église Lumen gentium, n° 11).