« Il y a dans l’Église sept sacrements : le baptême, la confirmation ou chrismation, l’Eucharistie, la pénitence, l’onction des malades, l’ordre, le mariage » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1113). « Les sept sacrements touchent toutes les étapes et tous les moments importants de la vie du chrétien : ils donnent puissance et croissance, guérison et mission à la vie de foi des chrétiens. En cela il existe une certaine ressemblance entre les étapes de la vie naturelle et les étapes de la vie spirituelle » (Ibid., n° 1210). Ils forment un ensemble ordonné au centre duquel se trouve l’Eucharistie, qui contient l’Auteur même des sacrements (cf. Ibid., n° 1211).
Certains sacrements impriment un caractère dans l’âme, c’est-à-dire un signe, une empreinte. Ce caractère est appelé sphragis en grec. Comme l’indique Jean Daniélou (Bible et liturgie, Paris, 1950, p. 77-78), ce terme avait plusieurs significations : « En premier lieu, il désignait un objet avec lequel on imprimait un signe ou l’empreinte faite par cet objet. En second lieu, c’était la marque dont un propriétaire indiquait les objets lui appartenant : le berger marquant les brebis au fer rouge, le général qui faisait marquer de son nom abrégé la main ou l’avant-bras des recrues. La sphragis était garantie de conservation et signe d’appartenance » (Grégoire de Nazianze, Homélies sur la Nativité, Patrologie grecque XXXVI, 364 A). C’est aussi la marque de l’enrôlement dans une armée : « Le soldat choisi pour le service, quand, à cause de la taille et de l’état de son corps, il a paru digne d’être choisi pour le service de l’Empire, reçoit d’abord sur la main une marque désignant quel roi il sert désormais ; ainsi maintenant toi, tu as été choisi pour le royaume du ciel, on connaît à l’examen que tu es soldat du roi du ciel » (Théodore de Mopsueste, Homélies catéchétiques, XIII, 17). La sphragis rend le chrétien redoutable aux démons. L’imposition d’une marque par Dieu rend un être inviolable : c’est un signe de protection de Dieu sur l’homme pécheur. C’est aussi le symbole d’une circoncision spirituelle, comme on peut le déduire de Romains 4, 11, de Galates 6, 14-15, etc. Un parallèle est établi entre la circoncision au huitième jour et le baptême comme participation à la Résurrection du Christ le lendemain du sabbat, c’est-à-dire le huitième jour : « Le précepte de la circoncision, qui ordonne de circoncire les enfants au huitième jour, est le type de la circoncision véritable qui vous circoncit de l’erreur et du péché par celui qui est ressuscité des morts le premier jour de la semaine, Jésus-Christ Notre Seigneur. Car le premier jour de la semaine est aussi le huitième » (Justin, Dialogue avec Tryphon, XLI, 4). Enfin la « sphragis est sainte et inviolable » (Cyrille de Jérusalem, Catéchèses mystagogiques, XXXIII, 359 A), c’est-à-dire indélébile.
Dans l’Église primitive, les nouveaux-nés, ou néophytes, étaient marqués sur le front du sceau d’une croix, ou tau. « Les trois sacrements du baptême, de la confirmation et de l’ordre confèrent, en plus de la grâce, un caractère sacramentel ou « sceau » par lequel le chrétien participe au sacerdoce du Christ et fait partie de l’Église selon des états et des fonctions diverses. Cette configuration au Christ et à l’Église, réalisée par l’Esprit, est indélébile, elle demeure pour toujours dans le chrétien comme disposition positive pour la grâce, comme promesse et garantie de la protection divine et comme vocation au culte divin et au service de l’Église » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1121). C’est pourquoi la démarche effectuée par certains auprès de l’Église pour être « débaptisés » n’a pas de sens. Ces trois sacrements ne peuvent donc pas être réitérés.