Il est de foi définie que les sacrements contiennent la grâce qu’ils signifient et confèrent cette grâce à ceux qui n’y mettent pas d’obstacle, par le péché (cf. concile de Trente, décret sur les sacrements). Cette efficacité provient du fait que c’est le Christ lui-même qui agit par eux. C’est lui qui baptise, c’est lui qui pardonne les péchés, c’est lui, en définitive, qui agit pour communiquer la grâce que chaque sacrement signifie. « Le Père exauce toujours la prière de l’Église de son Fils qui, dans l’épiclèse [prière par laquelle elle le supplie d’envoyer l’Esprit Saint] de chaque sacrement, exprime sa foi en la puissance de l’Esprit. Comme le feu transforme en lui tout ce qu’il touche, l’Esprit Saint transforme en Vie divine ce qui est soumis à sa puissance » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1127).
C’est ce que la théologie exprime en disant que les sacrements agissent ex opere operato, « par le fait que l’action est accomplie », c’est-à-dire que l’action sacramentelle est réalisée. C’est une vérité de foi définie par le concile de Trente, que rappelle le Catéchisme promulgué par Jean-Paul II (voir n° 1128). C’est particulièrement frappant, par exemple, dans le cas du baptême des petits-enfants en danger de mort, que n’importe qui, même non baptisé, ou non croyant, peut baptiser efficacement pourvu qu’il fasse ce que l’Église veut faire. Ceci dit, « les effets de la grâce dépendent aussi des dispositions (foi, conversion du cœur, adhésion à la volonté de Dieu) de celui qui les reçoit : c’est l’effet ex opere operantis, « par le fait de l’agent » (D. Le Tourneau, « Sacrement », Les mots du christianisme. Catholicisme — Orthodoxie — Protestantisme, p. 557), qui s’ajoute à l’effet ex opere operato : les effets de la grâce qu’il reçoit sont d’autant plus abondants que les dispositions de foi, la conversion du cœur et l’adhésion à la volonté de Dieu sont meilleures (cf. Catéchisme de l’Église catholique, n° 1098).
Les sacrements renforcent la communion des saints, c’est-à-dire l’échange de « choses saintes », de biens spirituels, entre les « saints », ceux qui ont reçu le baptême et y sont fidèles. « Le fruit de tous les sacrements appartient à tous. Car les sacrements, et surtout le baptême qui est comme la porte par laquelle les hommes entrent dans l’Église, sont autant de liens sacrés qui les unissent tous et les attachent à Jésus-Christ. La communion des saints, c’est la communion des sacrements […]. Le nom de communion peut s’appliquer à chacun d’entre eux, car chacun d’eux nous unit à Dieu » (Catéchisme romain ou Catéchisme du concile de Trente 1, 10, 24).