12. La chasteté conjugale
La sainteté implique la pratique de toutes les vertus. Il convient de citer ici la chasteté qui, contrairement à ce que certains pensent, n’est pas la continence, c’est-à-dire l’abstention de toute relation sexuelle et serait donc une vertu propre aux religieux et à ceux qui embrassent le célibat en vue du royaume de Dieu. Les époux sont appelés, eux aussi, à vivre la chasteté : le fait de ne faire plus « qu’une chair » n’autorise pas n’importe quel comportement. « Au moment de son baptême, le chrétien s’est engagé à conduire dans la chasteté son affectivité » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 2348). « La chasteté signifie l’intégration réussie de la sexualité dans la personne et par là l’unité intérieure de l’homme dans son être corporel et spirituel. La sexualité, en laquelle s’exprime l’appartenance de l’homme au monde corporel et biologique, devient personnelle et vraiment humaine lorsqu’elle est intégrée dans la relation de personne à personne, dans le don mutuel entier et temporellement illimité de l’homme et de la femme. La vertu de chasteté comporte donc l’intégrité de la personne et l’intégralité du don » (Ibid., n° 2337). Elle comporte « un apprentissage de la maîtrise de soi, qui est une pédagogie de la liberté humaine » (Ibid., n° 2339). Se trouvant sous la dépendance de la vertu de tempérance, « qui vise à imprégner de raison les passions et les appétits de la sensibilité humaine », elle est une œuvre de longue haleine, et implique un effort culturel, car il existe une interdépendance entre l’essor dela personne et le développement de la société elle-même » (concile Vatican II, constitution pastorale Gaudium et spes, n° 25). Elle est « un don de Dieu, une grâce, un fruit de l’œuvre spirituelle. Le Saint-Esprit donne d’imiter la pureté du Christ » (cf. Catéchisme de l’Église catholique, n° 2338-2347).
« En ce qui concerne la chasteté conjugale, j’assure aux époux qu’ils ne doivent pas avoir peur de manifester leur amour : au contraire, puisque cette inclination est la base de leur vie familiale. Ce que le Seigneur leur demande, c’est de se respecter mutuellement, d’être loyaux l’un envers l’autre et d’agir avec délicatesse, avec naturel, avec modestie. Je leur dirai aussi que les relations conjugales sont dignes quand elles sont la preuve d’un véritable amour et, par conséquent, quand elles sont ouvertes à la fécondité, à la procréation. Tarir les sources de la vie est un crime contre les dons que Dieu a concédés à l’humanité, la manifestation d’une conduite inspirée par l’égoïsme et non par l’amour. C’est alors que tout devient trouble entre des conjoints qui en arrivent à se considérer comme des complices. Il se produit alors des dissensions qui, à la longue, deviennent presque toujours incurables. Quand la chasteté conjugale est présente dans l’amour, la vie matrimoniale est l’expression d’une conduite authentique : mari et femme se comprennent et se sentent unis. Quand le bien divin de la sexualité se pervertit, l’intimité est détruite et le mari et la femme ne peuvent plus se regarder noblement en face. Les époux doivent édifier leur vie commune sur une affection sincère et pure et sur la joie d’avoir mis au monde les enfants que Dieu leur a donné la possibilité d’avoir. Ils doivent savoir, s’il le faut, renoncer à des commodités personnelles et avoir foi dans la Providence divine : fonder une famille nombreuse, si telle est la volonté de Dieu, est une garantie de bonheur et d’efficacité, même si, dans leurs égarements, les défenseurs d’un triste hédonisme affirment le contraire » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 25).
(à suivre…)