9. La transmission de la vie
Il était question jadis de « fin première », la procréation, et de « fin secondaire », l’aide mutuelle entre époux. Si cette terminologie qui instituait une hiérarchie des fins, sans être abolie, n’est plus guère utilisée de nos jours, il n’en reste pas moins que l’amour vrai des époux doit normalement déboucher sur le don de la vie et que tout ce qui chercherait à l’empêcher prouverait une absence d’aide mutuelle, remplacée par un désir purement égoïste de plaisir. Or, dans le mariage, les époux ne se donnent pas seulement leur corps, mais toute leur personnalité : c’est toute la féminité de l’une et toute la masculinité de l’autre qui est donnée. De sorte que réduire l’union matrimoniale à la seule sexualité, c’est l’appauvrir terriblement en même temps qu’aller sûrement au-devant de difficultés. « L’amour conjugal comporte une totalité où entrent toutes les composantes de la personne — appel du corps et de l’instinct, force du sentiment et de l’affectivité, aspiration de l’esprit et de la volonté — ; il vise une unité profondément personnelle, qui va au-delà de l’union en une seule chair, conduit à ne faire qu’un cœur et qu’une âme » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1643).
L’union que les époux établissent par l’alliance conjugale, et qu’ils vivent ensuite dans leur existence quotidienne, leur est très bénéfique : « Ils s’aident et se soutiennent mutuellement par l’union intime de leurs personnes et de leurs activités ; ils prennent ainsi conscience de leur unité et l’approfondissent sans cesse davantage » (concile Vatican II, constitution pastorale Gaudium et spes, n° 48).
En ce qui concerne l’usage de la faculté générative à l’intérieur du mariage, l’Église enseigne que « tout acte matrimonial doit être ouvert à la transmission de la vie » (Paul VI, encyclique Humanæ vitæ, n° 11). Cette doctrine exposée de nombreuses fois par le magistère est fondée sur « le lien indissoluble que Dieu a voulu et que l’homme ne peut rompre de son initiative entre les deux significations de l’acte conjugal : union et procréation » (Ibid., n° 12). « En transmettant à leurs descendants la vie humaine, l’homme et la femme comme époux et parents, coopèrent de façon unique à l’œuvre du Créateur » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 372).
Est intrinsèquement mauvaise « toute action qui, soit en prévision de l’acte conjugal, soit dans son déroulement, soit dans le développement de ses conséquences naturelles, se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procréation » (Paul VI, encyclique Humanæ vitæ, n° 14) .
« S’il y a de sérieux motifs pour espacer les naissances, dus aux conditions physiques ou psychologiques des conjoints, ou à des circonstances extérieures, l’Église enseigne qu’il est alors licite de tenir compte des rythmes naturels immanents aux fonctions génératives pour ne faire usage du mariage que dans les périodes infécondes et de cette façon faire la régulation des naissances » (Paul VI, ibid., n° 16). « La continence périodique, les méthodes de régulation des naissances fondées sur l’auto-observation et le recours aux périodes infécondes sont conformes aux critères objectifs de la moralité. Ces méthodes respectent le corps des époux, encouragent la tendresse entre eux et favorisent l’éducation d’une liberté authentique » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 2370).
(à suivre…)