6. Les effets du mariage
« Comme chacun des sept sacrements, le mariage est aussi un symbole réel de l’événement du salut, mais à sa manière propre. « Les époux y participent en tant qu’époux, à deux, comme couple, à tel point que l’effet premier et immédiat du mariage […] n’est pas la grâce surnaturelle elle-même, mais le lien conjugal chrétien, une communion à deux typiquement chrétienne parce que représentant le mystère d’incarnation du Christ et son mystère d’alliance. Et le contenu de la participation à la vie du Christ est aussi spécifique : l’amour conjugal comporte une totalité où entrent toutes les composantes de la personne — appel du corps et de l’instinct, force du sentiment et de l’affectivité, aspiration de l’esprit et de la volonté — ; il vise une unité profondément personnelle, celle qui, au-delà de l’union en une seule chair, conduit à ne faire qu’un cœur et qu’une âme ; il exige l’indissolubilité et la fidélité dans la donation réciproque définitive ; et il s’ouvre sur la fécondité (cf. encyclique Humanæ vitæ, n° 9). En un mot, il s’agit bien des caractéristiques normales de tout amour conjugal naturel, mais avec une signification nouvelle qui, non seulement les purifie et les consolide, mais les élève au point d’en faire l’expression de valeurs proprement chrétiennes » (Jean-Paul II, discours, 3 novembre 1979) » (Jean-Paul II, exhortation apostolique Familiaris consortio, n° 13).
Comme tout « sacrement des vivants », le sacrement du mariage augmente la grâce sanctifiante chez ceux qui n’y mettent pas d’obstacle, et confère la grâce sacramentelle spécifique, qui exerce une influence singulière sur toutes les réalités de la vie conjugale, spécialement sur l’amour des époux. « L’authentique amour conjugal est assumé dans l’amour divin et il est dirigé et enrichi par la puissance rédemptrice du Christ et l’action salvifique de l’Église, afin de conduire efficacement à Dieu les époux, de les aider et de les affermir dans leur mission sublime de père et de mère » (concile Vatican II, constitution pastorale sur l’Église dans le monde Gaudium et spes, n° 48).
« Les époux sont donc pour l’Église le rappel permanent de ce qui est advenu sur la croix. Ils sont l’un pour l’autre et pour leurs enfants des témoins du salut dont le sacrement les rend participants. Le mariage, comme tout sacrement, est un mémorial, une actualisation et une prophétie de l’événement du salut. « Mémorial, le sacrement leur donne la grâce et le devoir de faire mémoire des grandes œuvres de Dieu et d’en témoigner auprès de leurs enfants ; actualisation, il leur donne la grâce et le devoir de mettre en œuvre dans le présent, l’un envers l’autre et envers leurs enfants, les exigences d’un amour qui pardonne et qui rachète ; prophétie, il leur donne la grâce et le devoir de vivre et de témoigner l’espérance de la future rencontre avec le Christ » (Jean-Paul II, discours, 3 novembre 1979) » (Jean-Paul II, exhortation apostolique Familiaris consortio, n° 13).
(à suivre…)