18. « Mariage à l’essai », union libre et mariage purement civil
Le « mariage à l’essai » n’est guère compréhensible s’agissant d’êtres humains « dont la dignité exige qu’elles soient toujours et seulement le terme de l’amour de donation sans aucune limite, de temps ou autre. Pour sa part, l’Église ne peut admettre ce type d’union pour des motifs supplémentaires et originaux découlant de la foi. D’un côté, en effet, le don du corps dans le rapport sexuel est le symbole réel de la donation de toute la personne ; une telle donation, d’ailleurs, dans le dessein actuel de Dieu, ne peut se réaliser dans sa pleine vérité sans le concours de l’amour de charité donné par le Christ. Et d’un autre côté, le mariage entre deux baptisés est le symbole réel de l’union du Christ avec l’Église, union qui n’est pas temporaire ou « à l’essai », mais éternellement fidèle ; entre deux baptisés, il ne peut donc exister qu’un mariage indissoluble ».
Les unions libres de fait « n’ont aucun lien institutionnel publiquement reconnu, ni civil, ni religieux. […] Certains se considèrent comme contraints à cet état par des situations difficiles d’ordre économique, culturel et religieux, dans la mesure où, en contractant un mariage régulier, ils seraient exposés à un dommage, à la perte d’avantages économiques, à des discriminations, etc. Chez d’autres, on rencontre une attitude de mépris, de contestation ou de rejet de la société, de l’institution familiale, de l’ordre socio-politique, ou encore la seule recherche du plaisir. D’autres, enfin, y sont poussés par l’ignorance et la pauvreté extrêmes, parfois aussi par des conditions de vie dues à des situations de véritable injustice, ou encore par une certaine immaturité psychologique qui les rend hésitants et leur fait craindre de contracter un lien stable et définitif. En certains pays, les coutumes traditionnelles prévoient le mariage proprement dit seulement après une période de cohabitation et après la naissance du premier enfant. Chacun de ces éléments pose à l’Église des problèmes pastoraux ardus, à cause des graves conséquences qui en découlent, soit au plan religieux et moral (perte du sens religieux du mariage, conçu à la lumière de l’Alliance de Dieu avec son peuple ; privation de la grâce du sacrement ; grave scandale), soit même au plan social (destruction du concept de la famille ; affaiblissement du sens de la fidélité, même envers la société ; traumatismes psychologiques possibles chez les enfants ; affirmation de l’égoïsme) ».
Les catholiques unis par le seul mariage civil, qui refusent ou repoussent à plus tard la célébration du mariage religieux. « Il y a au moins un certain engagement dans un état de vie précis et probablement stable, même si, souvent, la perspective d’un éventuel divorce n’est pas étrangère à cette décision. En demandant, de la part de l’État, la reconnaissance publique d’un tel lien, ces couples montrent qu’ils sont prêts à en assumer aussi les obligations en même temps que les avantages. Malgré cela, l’Église ne peut pas non plus accepter cette situation. L’action pastorale tendra à faire admettre la nécessaire cohérence entre le choix de vie et la foi que l’on professe, et elle s’efforcera de faire tout ce qui est possible pour amener ces personnes à régulariser leur situation selon les principes chrétiens » (Jean-Paul II, exhortation apostolique Familiaris consortio, n° 80-82).
(à suivre…)