13. Les familles nombreuses et les familles sans enfants
Parmi les conjoints qui accomplissent la mission que Dieu leur a confiée, « il faut accorder une mention spéciale à ceux qui, d’un commun accord et d’une manière réfléchie, acceptent d’un grand cœur d’élever dignement même un plus grand nombre d’enfants » (concile Vatican II, constitution pastorale Gaudium et spes, n°50). « La Sainte Écriture et la pratique traditionnelle de l’Église voient dans les familles nombreuses un signe de la bénédiction divine et de la générosité des parents » (Catéchisme de l’Église catholique, n ° 2373).
Les familles nombreuses constituent « la garantie de la santé physique et morale d’un peuple » (Pie XII, Discours, 20 janvier 1958). Une société « spirituellement forte est toujours formée par des familles fortes » (Jean-Paul II, Lettre aux familles, 2 février 1994, n° 18). C’est pourquoi lorsque l’Église rappelle que la famille, en général, « a le droit à l’assistance de la part de la société en ce qui se réfère à la procréation et à l’éducation des enfants », elle indique en particulier que « les conjoints qui ont une famille nombreuse, ont le droit à une aide adéquate, et ne doivent pas être soumis à la discrimination (cf. concile Vatican II, constitution pastorale Gaudium et spes, n° 50) » (Charte des droits de la famille, 24 novembre 1983, art. 3, c).
« Il ne faut cependant pas oublier que même dans les cas où la procréation est impossible, la vie conjugale garde toute sa valeur. La stérilité physique peut en effet être pour le couple l’occasion de rendre d’autres services importants à la vie de la personne humaine, tels que l’adoption, les oeuvres variées d’éducation, l’aide à d’autres familles, aux enfants pauvres ou handicapés » (Jean-Paul II, exhortation apostolique Familiaris consortio, n°14).
« L’amour conjugal fécond s’exprime dans un service multiforme de la vie dont la procréation et l’éducation sont les signes les plus visibles en même temps que spécifiques et irremplaçables. Mais en réalité tout acte d’amour authentique envers l’homme témoigne de la fécondité spirituelle de la famille et la perfectionne, car il est obéissance au profond dynamisme intérieur de l’amour en tant que don de soi-même aux autres. Les conjoints qui font l’expérience de la stérilité physique sauront d’une façon spéciale faire leur cette perspective qui est si riche et si exigeante pour tous. Les familles chrétiennes qui, dans la foi, reconnaissent tous les hommes comme fils du même Père des cieux, auront à cœur d’accueillir généreusement les enfants des autres familles, leur apportant le soutien et l’amour dus aux membres de l’unique famille des enfants de Dieu. Les parents chrétiens pourront ainsi faire rayonner leur amour au-delà des liens de la chair et du sang, pour approfondir les liens qui s’enracinent dans l’esprit et se développent dans l’aide concrète apportée aux enfants d’autres familles qui vont jusqu’à manquer des choses de première nécessité » (Ibid., n° 41).
(à suivre…)