17. Les divorcés remariés
L’expérience quotidienne montre, malheureusement, que ceux qui ont recours au divorce envisagent presque toujours de passer à une nouvelle union, évidemment sans cérémonie religieuse catholique. […] Les pasteurs doivent savoir que, par amour de la vérité, ils ont l’obligation de bien discerner les diverses situations. Il y a en effet une différence entre ceux qui se sont efforcés avec sincérité de sauver un premier mariage et ont été injustement abandonnés, et ceux qui par une faute grave ont détruit un mariage canoniquement valide. Il y a enfin le cas de ceux qui ont contracté une seconde union en vue de l’éducation de leurs enfants, et qui ont parfois, en conscience, la certitude subjective que le mariage précédent, irrémédiablement détruit, n’avait jamais été valide. […] On les invitera à écouter la Parole de Dieu, à assister au Sacrifice de la messe, à persévérer dans la prière, à apporter leur contribution aux oeuvres de charité et aux initiatives de la communauté en faveur de la justice, à élever leurs enfants dans la foi chrétienne, à cultiver l’esprit de pénitence et à en accomplir les actes, afin d’implorer, jour après jour, la grâce de Dieu. Que l’Église prie pour eux, qu’elle les encourage et se montre à leur égard une mère miséricordieuse, et qu’ainsi elle les maintienne dans la foi et l’espérance ! L’Église, cependant, réaffirme sa discipline, fondée sur l’Écriture Sainte, selon laquelle elle ne peut admettre à la communion eucharistique les divorcés remariés » (Jean-Paul II, exhortation apostolique Familiaris consortio, n° 84). Ils ne sont pas exclus de l’Église, comme nous venons de le voir : ils continuent d’en faire partie en raison du baptême reçu. Mais ce sont eux qui, en prenant la décision de remarier, se sont rendus incapables d’être admis à la communion eucharistique. D’ailleurs, si on les y admettait, les fidèles seraient induits en erreur et comprendraient mal la doctrine de l’Église concernant l’indissolubilité du mariage (cf. Congrégation pour la doctrine de la foi, Lettre sur la réception de la Communion eucharistique de la part des fidèles divorcés remariés, 14 septembre 1994).
La réconciliation par le sacrement de pénitence — qui ouvrirait la voie au sacrement de l’Eucharistie — ne peut être accordée qu’à ceux qui se sont repentis d’avoir violé le signe de l’Alliance et de la fidélité au Christ, et sont sincèrement disposés à une forme de vie qui ne soit plus en contradiction avec l’indissolubilité du mariage. Cela implique concrètement que, lorsque l’homme et la femme ne peuvent pas, pour de graves motifs - par l’exemple l’éducation des enfants -, remplir l’obligation de la séparation, « ils prennent l’engagement de vivre en complète continence, c’est-à-dire en s’abstenant des actes réservés aux époux » (Jean-Paul II, Homélie, 25 octobre 1980) » (Jean-Paul II, exhortation apostolique Familiaris consortio, n° 84).
(à suivre…)