Saint Augustin s’exclamait à propos de l’Eucharistie : « Ô sacrement de la piété ! Ô signe de l’unité ! Ô lien de la charité ! » (In Evangelium Ioannis tractatus 26, 6, 13). L’Eucharistie est le sacrement de l’unité. Celle-ci doit se manifester d’abord au sein de l’Église catholique elle-même. « L’Église a donc le devoir rigoureux de préciser tout ce qui concerne la participation à l’Eucharistie et sa célébration » (Jean-Paul II, Lettre à tous les évêques sur le sacrement de l’Eucharistie, 24 février 1980, n° 12). L’Eucharistie produit l’unité de tous les fidèles chrétiens dans le Seigneur, c’est-à-dire de l’unité de l’Église. Lorsqu’il célèbre, le prêtre doit avoir le sens du bien commun de l’Église. « Pendant ce sacrifice, ce n’est pas lui seulement avec sa communauté qui prie, mais c’est toute l’Église qui prie » (Ibid.).
« Par la communion eucharistique, l’Église est également consolidée dans son unité de corps du Christ », écrit Jean-Paul II, qui cite saint Jean Chrysostome : « Qu’est donc ce pain ? C’est le Corps du Christ. Que deviennent ceux qui le reçoivent ? Le corps du Christ : non pas plusieurs corps, mais un seul corps. En effet, comme le pain est tout un, bien qu’il soit constitué de multiples grains, qui, bien qu’on ne les voie pas, se trouvent en lui, tels que leur différence disparaisse en raison de leur parfaite fusion, de la même manière nous sommes unis les uns aux autres et nous sommes unis tous ensemble au Christ » (Homilia in primam ad Corinthios 24, 2 ; Jean-Paul II, encyclique L’Église vit de l’Eucharistie, n° 23).
La communion intraecclésiale est invisible et visible. Invisible, elle suppose la vie de grâce, d’où le lien étroit entre Eucharistie et pénitence, ce dernier sacrement étant « le passage obligé pour accéder à une pleine participation au Sacrifice eucharistique » (Jean-Paul II, Ibid., n° 37). Visible, elle requiert d’accepter intégralement l’organisation et les moyens de salut de l’Église, notamment la profession de foi, les sacrements, le gouvernement et la communion ecclésiastique, sous la direction du Pontife romain et des évêques en communion avec lui.
Or, il faut déplorer que les chrétiens soient divisés, « précisément dans le sacrement de l’unité. Soutenus par l’Eucharistie, nous devons d’autant plus nous sentir incités à tendre de toutes nos forces à cette pleine unité que le Christ a ardemment souhaitée au Cénacle. […] Je voudrais réaffirmer ma volonté de prendre l’engagement fondamental d’œuvrer avec toute mon énergie à la reconstruction de l’unité pleine et visible de tous les disciples du Christ. Je suis conscient que pour cela les manifestations de bons sentiments ne suffisent pas. Il y a un besoin de gestes concrets qui entrent dans les âmes et qui éveillent les consciences, invitant chacun à cette conversion intérieure qui est le présupposé de chaque progrès sur la voie de l’œcuménisme. Je demande à tous de prendre de manière décidée la route de cet œcuménisme spirituel qui, dans la prière, ouvre les portes à l’Esprit Saint, le seul qui puisse créer l’unité » (Benoît XVI, Homélie, 29 mai 2005).
« La communion sacramentelle correspond à l’union de l’homme et de la femme dans le mariage : de même qu’ils ne seront « qu’une seule chair », de même nous tous, dans la communion, devenons « un pneuma », ne faisant qu’un avec Jésus. Le mystère nuptial de l’homme avec Dieu qu’annonçait l’Ancien Testament se réalise dans le sacrement du corps et du sang du Christ, de façon très concrète, à travers sa Passion » (J. Ratzinger, L’Esprit de la liturgie, Genève, 2001, p. 115).
Le texte sur l’Eucharistie dans son intégralité