La messe est une action de toute l’Église. Certes, la messe célébrée par un prêtre qui se trouverait seul ou avec un unique assistant porterait ses fruits. Mais pour que l’Eucharistie édifie vraiment l’Église, il est nécessaire que les fidèles y prennent une part, que le concile Vatican II qualifie d’active. L’Église se soucie d’obtenir « que les fidèles n’assistent pas à ce mystère de la foi comme des spectateurs étrangers ou muets, mais que, le comprenant bien dans ses rites et ses prières, ils participent consciemment, pieusement et activement à l’action sacrée, soient formés par la parole de Dieu, se restaurent à la table du Corps du Seigneur, rendent grâce à Dieu ; qu’offrant la victime sans tache, non seulement par les mains du prêtre, mais aussi ensemble avec lui, ils apprennent à s’offrir eux-mêmes et, de jour en jour, soient consommés par la médiation du Christ dans l’unité avec Dieu et entre eux pour que, finalement, Dieu soit tout en tous » (concile Vatican II, constitution sur la liturgie Sacrosanctum Concilium, n° 48).
N’oublions pas que l’Eucharistie se présente à nous « comme le sommet de tous les sacrements, car elle porte à sa perfection la communion avec Dieu le Père, grâce à l’identification au Fils unique par l’action de l’Esprit Saint. […] C’est précisément pour cela qu’il est opportun de cultiver dans les cœurs le désir constant du sacrement de l’Eucharistie » (Jean-Paul II, encyclique L’Église vit de l’Eucharistie, n° 34).
De plus, « étant source de charité, l’Eucharistie a toujours été au centre de la vie des disciples du Christ. Elle se présente sous l’aspect du pain et du vin, c’est-à-dire de nourriture et de boisson. Elle est donc aussi familière à l’homme, aussi étroitement liée à sa vie, que le sont justement la nourriture et la boisson. La vénération de Dieu qui est Amour naît, dans le culte eucharistique, de cette sorte d’intimité dans laquelle Lui-même, comme la nourriture et la boisson, remplit notre être spirituel, en lui assurant comme elles la vie » (Jean-Paul II, Lettre aux évêques sur le sacrement de l’Eucharistie, n° 7).
Pour promouvoir la participation active, « on favorisera les acclamations du peuple, les réponses, le chant des psaumes, les antiennes, les cantiques et aussi les actions ou gestes et les attitudes corporelles. On observera aussi en son temps un silence sacré » (concile Vatican II, constitution Sacrosanctum Concilium, n° 31). « Chaque célébration doit être adaptée aux besoins des participants, ainsi qu’à leur capacité, leur préparation intérieure et leur génie propre, selon les facultés établies par les normes liturgiques. Dans chaque célébration, il existe d’amples possibilités d’introduire une certaine variété dans le choix des chants, des mélodies, des oraisons et des lectures bibliques, ainsi que dans le cadre de l’homélie, dans la préparation de la prière des fidèles, dans les monitions qui sont parfois prononcées, et dans l’ornementation de l’église en fonction des temps liturgiques. Ces éléments doivent contribuer à mettre en évidence plus clairement les richesses de la tradition liturgique, et, tout en tenant compte des nécessités pastorales, à conférer avec soin une connotation particulière à la célébration, afin de favoriser la participation intérieure. Cependant, il faut se souvenir que l’efficacité des actions liturgiques ne réside pas dans les changements fréquents des rites, mais en vérité dans l’approfondissement de la parole de Dieu et du mystère célébré » (Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements, instruction Redemptionis Sacramentum, 25 mars 2004, n° 39).
Le texte sur l’Eucharistie dans son intégralité