Globalement, la messe produit quatre fruits : général, pour toute l’Église ; particulier, pour les fidèles qui y participent ; très spécial, pour le prêtre qui la célèbre ; ministériel, pour ceux pour qui elle est offerte.
Il convient de souligner la différence de cette nourriture d’avec la nourriture du corps. Cette dernière produit dans le corps le bien de la vie physique, alors que l’Eucharistie produit son effet dans l’âme, d’une manière infiniment plus sublime, pour le bien de la vie spirituelle. Mais tandis que la nourriture se convertit en notre substance corporelle, en recevant la communion, c’est nous qui nous convertissons dans le Christ : « Tu ne me transformeras pas en toi, comme la nourriture en ta chair, mais tu te transformeras en Moi » (saint Augustin, Confessions 7, 10).
D’autre part, la Communion « fait grandir notre union au Christ et avec son Église. Elle maintient et renouvelle la vie de grâce reçue au baptême et à la confirmation, et elle accroît l’amour envers le prochain. En nous fortifiant dans la charité, elle efface les péchés véniels et nous préserve, pour l’avenir, des péchés mortels » (Abrégé du Catéchisme de l’Église catholique, n° 292), accordant la persévérance dans le bien. C’est la charité vivifiée qui efface les péchés véniels et la peine temporelle due pour eux. « En se donnant à nous, le Christ ravive notre amour et nous rend capables de rompre les attachements désordonnés aux créatures et de nous enraciner en Lui » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1394). Mais l’Eucharistie n’a pas été instituée pour le pardon des péchés mortels : ceci est le propre de la confession. En effet, « le propre de l’Eucharistie est d’être le sacrement de ceux qui sont dans la pleine communion de l’Église » (Ibid., n° 1395).
L’Eucharistie « engage envers les pauvres » (Ibid., n° 1397). Un texte de saint Jean Chrysostome le montre bien : « Tu as goûté au Sang du Seigneur et tu ne reconnais pas même ton frère. Tu déshonores cette table-même, en ne jugeant pas digne de partager ta nourriture celui qui a été jugé digne de prendre part à cette table. Dieu t’a libéré de tous tes péchés et t’y a invité. Et toi, pas même alors, tu n’es devenu plus miséricordieux » (Homilia in primam ad Corinthios 27, 4).
L’Eucharistie produit une ivresse spirituelle, la « sobre ivresse », qui désigne une expérience mystique enracinée dans la table eucharistique. « L’usage du sang salutaire et du calice du Seigneur bannit le souvenir du vieil homme, donne l’oubli de la vie profane et met à l’aise, en y mettant la joie de la divine bonté, le cœur triste et sombre qu’accablait auparavant le poids du péché » (saint Cyprien, Epistola 63, 11).
Le texte sur l’Eucharistie dans son intégralité