Nous avons vu que le Christ est présent tout entier dans chaque espèce sacramentelle et dans chacune de ses parties. Par conséquent, la communion au seul Corps du Christ remplit pleinement sa fonction de nous faire entrer dans la vie intratrinitaire et de nous apporter la nourriture nécessaire à notre vie de chrétien. « En ce qui concerne les fruits de la communion, ceux qui reçoivent une seule espèce ne sont privés d’aucune grâce nécessaire au salut » (concile de Trente, cité dans Introduction générale du missel romain IIIe édition, 2000, n° 282). Cependant, « la sainte communion réalise plus pleinement sa forme de signe lorsqu’elle est faite sous les deux espèces. En effet, sous cette forme, le signe du banquet eucharistique est davantage mis en lumière, et l’on exprime plus clairement la volonté divine d’accomplir la nouvelle et éternelle Alliance dans le Sang du Seigneur. De cette façon, on montre aussi plus clairement la relation entre le banquet eucharistique et le banquet eschatologique dans le royaume du Père (Ibid., n° 281). Ceci étant la communion est donnée sous les deux espèces « selon les lois liturgiques » (Code de droit canonique, canon 925), non selon l’arbitraire du célébrant, et ne peut pas non plus devenir une pratique habituelle.
« En plus des cas indiqués dans les livres liturgiques, la communion sous les deux espèces est permise : a) aux prêtres qui ne peuvent célébrer ou concélébrer ; b) au diacre et à tous ceux qui exercent une fonction au cours de la messe ; c) aux membres des communautés, au cours de la messe conventuelle ou à la messe dite de communauté, aux séminaristes et à tous ceux qui font les exercices spirituels ou participent à une réunion spirituelle ou pastorale. L’évêque diocésain peut déterminer pour son diocèse des normes […] qui devront être observées aussi dans les églises des religieux et par les petits groupes. Il a aussi la faculté de permettre de donner la communion sous les deux espèces, chaque fois que le prêtre célébrant estime opportun de le faire sans risque de faute, c’est-à-dire pourvu que les fidèles soient bien instruits et que soit évité tout danger de profaner le sacrement, ou encore que le nombre de participants ou une raison quelconque ne rende le rite trop difficile à réaliser » (Introduction générale du missel romain IIIe édition, 2000, n° 283).
Dans la pratique, cela peut se faire de plusieurs façons : soit le prêtre prend le Corps du Christ qu’il trempe dans le Sang ou « intinction » (ce n’est en aucun cas le fidèle non clerc qui « se communie » lui-même), soit le fidèle communie d’abord au Corps, puis boit au calice, en principe avec une pipette prévue à cet effet : « Il n’est pas permis aux fidèles de prendre eux-mêmes le pain consacré ou le calice, et encore moins de se le transmettre de main en main » (Ibid., n° 160). « Il est possible de consommer le Sang du Christ soit en buvant directement au calice, soit par intinction, soit en employant un chalumeau, ou une cuiller ». À défaut, quand la communion est administrée par intinction, il faut utiliser des hosties, qui ne doivent être ni trop minces ni trop petites, et celui qui communie doit recevoir le Sacrement de la part du prêtre uniquement dans la bouche » (instruction Redemptionis Sacramentum, n° 103).
Le texte sur l’Eucharistie dans son intégralité