« L’institution du Jour du Seigneur contribue à ce que tous jouissent du temps de repos et de loisir suffisant qui leur permette de cultiver leur vie familiale, culturelle, sociale et religieuse » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 2184). « Si la participation à l’Eucharistie est le cœur du dimanche, il serait cependant réducteur de ramener à cela seul le devoir de le « sanctifier ». Le jour du Seigneur est en effet bien vécu s’il est tout entier marqué par la mémoire reconnaissante et active des merveilles de Dieu. Cela engage chacun des disciples du Christ à donner aussi à d’autres moments de la journée, vécus en dehors du contexte liturgique — la vie de famille, les relations sociales, les temps de détente —, un style qui aide à faire ressortir la paix et la joie du Ressuscité dans le tissu ordinaire de la vie. Par exemple, parents et enfants se retrouvant dans le calme, peuvent en profiter, non seulement pour s’ouvrir à l’écoute mutuelle, mais aussi pour vivre ensemble des moments de formation et de plus grand recueillement. Pourquoi ne pas prévoir, même dans la vie laïque lorsque c’est possible, des temps consacrés à la prière, comme en particulier la célébration solennelle des vêpres, ainsi qu’éventuellement des rencontres de catéchèse qui, la veille du dimanche ou l’après-midi du jour, préparent et complètent dans l’âme des chrétiens le don même de l’Eucharistie ?
Cette forme assez traditionnelle de « sanctification du dimanche » est peut-être devenue plus difficile dans beaucoup de milieux ; mais l’Église manifeste sa foi en la présence agissante du Ressuscité et en la puissance de l’Esprit Saint en montrant, aujourd’hui plus que jamais, qu’elle ne se contente pas de propositions minimalistes ou médiocres sur le plan de la foi, et en aidant les chrétiens à faire ce qui est plus parfait et plus agréable au Seigneur. Du reste, en dehors de ces difficultés, les signes positifs et encourageants ne manquent pas. Grâce au don de l’Esprit, on voit apparaître, dans beaucoup de milieux ecclésiaux, une aspiration nouvelle à la prière dans ses formes multiples. On redécouvre aussi des expressions anciennes du sentiment religieux, comme le pèlerinage, et les fidèles profitent souvent du repos dominical pour se rendre dans des sanctuaires où ils vivent pendant quelques heures, peut-être en famille, une expérience de foi plus intense » (Jean-Paul II, lettre apostolique Le Jour du Seigneur, n° 52).
« Aux disciples du Christ, en tout cas, il est demandé de ne pas confondre la célébration du dimanche, qui doit être une vraie sanctification du jour du Seigneur, avec la « fin de semaine », comprise essentiellement comme un temps de simple repos ou d’évasion. […] Lorsque le dimanche perd son sens originel et se réduit à n’être que la « fin de la semaine », il peut arriver que l’homme, même en habits de fête, devienne incapable de faire une fête, parce qu’il reste enfermé dans un horizon si réduit qu’il ne peut plus voir le ciel » (Jean-Paul II, Ibid., n° 4).
Jour de repos, le dimanche est aussi « jour de paix pour l’homme avec Dieu, avec lui-même et avec ses semblables, le dimanche devient ainsi un moment où l’homme est invité à porter un regard renouvelé sur les merveilles de la nature, en se laissant saisir par son harmonie admirable et mystérieuse » (Jean-Paul II, lettre apostolique Le Jour du Seigneur, n° 67). « Étant donné que, pour ne pas se perdre dans le vide ou devenir une source d’ennui, le repos doit apporter lui-même un enrichissement spirituel, une plus grande liberté, la possibilité d’une contemplation et d’une communion fraternelle, les fidèles choisiront, parmi les moyens de se cultiver et les divertissements offerts par la société, ceux qui s’accordent le mieux avec une vie conforme aux préceptes de l’Évangile » (n° 68). « Le dimanche doit également donner aux fidèles l’occasion de se consacrer aux œuvres de miséricorde, de charité et d’apostolat » (n° 69). « De fait, dès les temps apostoliques, le rassemblement dominical a été pour les chrétiens un moment de partage fraternel avec les plus pauvres » (n° 70).
« Le dimanche chrétien est donc tout autre chose qu’une évasion. Il est plutôt une « prophétie » inscrite dans le temps, une prophétie qui oblige les croyants à suivre les pas de Celui qui est venu « porter la bonne nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, renvoyer en liberté les opprimés, proclamer une année de grâce du Seigneur » (Luc 4, 18-19). À son école, dans la mémoire dominicale de la Pâque et se souvenant de sa promesse : « Je vous laisse la paix ; c’est ma paix que je vous donne » (Jean 14, 27), le croyant devient à son tour artisan de paix » (n° 73).
Le texte sur l’Eucharistie dans son intégralité