Quand il communie, « chacun de nous reçoit le Christ, mais aussi le Christ reçoit chacun d’entre nous. Il resserre son amitié avec nous. […] En s’unissant au Christ, le peuple de la nouvelle Alliance, loin de se refermer sur lui-même, devient « sacrement » pour l’humanité, signe et instrument du salut opéré par le Christ » (Jean-Paul II, encyclique L’Église vit de l’Eucharistie, n° 22). Or, Jésus dit : « Buvez-en tous : car ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance, répandu pour la multitude en rémission des péchés » (Matthieu 26, 27-28). Que veut dire l’expression « multitude » ? Elle veut dire « qui sera versé pour vous tous ». Jésus avait déjà déclaré que le Fils de l’homme était venu « pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Matthieu 20, 28). « Multitude » s’oppose à « un » et non à « tous ». Le dessein salvifique de Dieu s’étend à tous les hommes de tous les temps. C’est bien ainsi que saint Paul l’entend : Dieu « veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Timothée 2, 4). En lui-même, le sacrifice de l’autel est donc ouvert à l’humanité tout entière.
L’Eucharistie est le moyen de salut par excellence, qui donne à l’âme une nourriture spirituelle, qui n’est autre que la vie même de Dieu. Personne n’est exclu a priori de ce dessein de salut. Dans son Amour, Dieu appelle qui il veut, et celui qui est appelé est toujours libre de refuser d’entrer dans la communion de Dieu Un et Trine (en trois Personnes). De plus, les effets du salut se font sentir au-delà des membres de l’Église.
Cette universalité n’interdit pas de célébrer la messe à une intention déterminée, qu’il s’agisse d’un vivant ou d’une ou plusieurs âmes du purgatoire, ou encore d’un événement, en l’honneur de Dieu, en action de grâces, etc. Quand la messe est célébrée pour des défunts, elle est dite « en suffrage » pour le repos de leur âme.
En effet, le Saint Sacrifice de l’autel peut être offert pour tous ceux qui peuvent en profiter, vivants ou morts, à l’exclusion des damnés de l’enfer dont le sort est scellé définitivement. L’offrande de messe est l’aumône donnée au prêtre pour qu’il célèbre la messe pour cette intention déterminée. Le prêtre a l’obligation de respecter les indications du donateur et de s’acquitter scrupuleusement de cette charge. En France, cette offrande est prise en compte dans le calcul du traitement des prêtres.
Le texte sur l’Eucharistie dans son intégralité