La messe, du fait qu’elle perpétue le Sacrifice du Christ sur le Calvaire, a les mêmes fins que le Sacrifice de la Croix et réunit au plus haut point les quatre finalités de la prière. Honorer et adorer Dieu d’abord, ce qui doit être l’activité principale du croyant. En effet, de la vertu de religion, celle qui nous unit le plus à Dieu, « l’adoration est l’acte premier. Adorer Dieu, c’est le reconnaître comme Dieu, comme le Créateur et le Sauveur, le Seigneur et le Maître de tout ce qui existe, l’Amour infini et miséricordieux. « Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et c’est à Lui seul que tu rendras un culte » (Luc 4, 8) dit Jésus, citant le Deutéronome (6, 13) » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 2096). C’est la finalité latreutique de la messe, du grec latreia, « adoration ».
Une deuxième finalité consiste à rendre grâce à Dieu : c’est la finalité proprement eucharistique, le mot grec <eucharistia voulant dire précisément « action de grâces ». L’Eucharistie est le grand don fait à l’homme de la vie même de Dieu. En communiant, le fidèle ne reçoit pas seulement un accroissement de la grâce sanctifiante, mais il reçoit l’auteur lui-même de la grâce, le Christ Seigneur, dont le Père et l’Esprit Saint sont indissociables. Dieu habite vraiment l’âme en état de grâce tant que le pain, devenu Corps du Christ, ne s’est pas dissous. L’Église et le baptisé rendent grâce à Dieu pour ce mystère de la présence réelle du Christ parmi son peuple et chez le communiant. Se réalise ainsi de façon admirable ce que Dieu a annoncé par saint Jean : « Voici que je me tiens à la porte et je frappe : si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je dînerai avec lui et lui avec moi » (Apocalypse 3, 20). L’Eucharistie est « le don le plus grand que, dans l’ordre de la grâce et du sacrement, le divin Époux [Dieu] ait offert et offre sans cesse à son Épouse [l’Église]. […] Il exige confiance et gratitude » (Jean-Paul II, Lettre à tous les évêques sur le sacrement de l’Eucharistie, 24 février 1980, n° 12).
La troisième finalité de la messe est la réparation pour les péchés des hommes : c’est la finalité dite satisfactoire. C’est pour cela que le Fils s’est offert à son Père. « Par sa sainte passion, sur le bois de la Croix, Il nous a mérité la justification » (concile de Trente). C’est l’amour de Jésus poussé jusqu’à la fin (cf. Jean 13, 1) « qui confère sa valeur de rédemption et de réparation, d’expiation et de satisfaction au sacrifice du Christ » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 616).
Enfin, la messe a une finalité impétratoire, du latin impetrare, « obtenir ». L’Eucharistie est une prière, le sommet de la prière de l’Église, dans laquelle nous demandons à Dieu ses dons et ses grâces pour les vivants et pour les morts ainsi que pour les besoins de l’Église et du monde. Elle est le lieu idéal de la prière de demande. Cela découle aussi de ce qui a été dit précédemment des sacrifices spirituels que les fidèles apportent à la messe : cela inclut leurs demandes.
Le texte sur l’Eucharistie dans son intégralité